Taïwan : Emmanuel Macron, la déclaration qui ne passe pas
Revenant d’un voyage de trois jours en Chine, Emmanuel Macron a choqué en défendant, sur la question de Taïwan, une voie médiane entre les Etats-Unis et la Chine. Le timing s’est avéré particulièrement maladroit, la Chine ayant démarré le lendemain des manoeuvres militaires face à Taïwan. Et les critiques fusent depuis.
Dans une interview publiée le 9 avril 2023, au retour de sa visite de trois jours en Chine, le président français Emmanuel Macron a choqué ses alliés par une prise de position audacieuse sur Taïwan. L’Union européenne n’affiche certes pas le même niveau de soutien que les Etats-Unis à l’île devant la menace chinoise. Mais la position par défaut semblait être de promettre, comme Wahington, d’intervenir en cas d’attaque de Pékin.
Emmanuel Macron a mis en miette ce fragile équilibre. « La pire des choses serait de penser que nous, Européens, devrions être suivistes sur ce sujet et nous adapter au rythme américain et à une surréaction chinoise« , a-t-il déclaré. Or, quelques heures après son départ de Chine, Pékin a démarré d’importantes manoeuvres militaires autour de Taïwan. Le risque d’une offensive chinoise sur l’île n’a jamais semblé aussi fort.
« Être allié ne signifie pas être vassal » : aux Pays-Bas, Emmanuel Macron enfonce le clou sur Taïwan
Emmanuel Macron a d’ailleurs essuyé une salve de critiques diplomatiques, parfois d’une grande violence. Le camp républicain états-unien s’est montré particulièrement véhément. A raison, selon Stéphane Corcuff, enseignant à Sciences Po Lyon et sinologue : « Ces déclarations sont catastrophiques car la seule chose qui peut dissuader la Chine d’attaquer Taïwan est qu’elle sache que nous serons là pour y répondre« , pointe-t-il.
Mais, en visite aux Pays-Bas le 12 et 13 avril 2023, le président français a enfoncé le clou. Accusé de prendre ses distances avec les Etats-Unis, il a indiqué : « être allié ne signifie pas être vassal« . Cette prise de position aux accents gaullistes ne surprend pas forcément de la part d’un président qui s’assume jupitérien.
Elle vise d’ailleurs peut-être à détourner l’opinion internationale de la contestation de la réforme des retraites et des violences policières, qui ont été critiqué jusque par l’ONU.