Rapport de synthèse du GIEC : agir maintenant, ou disparaître demain
Le GIEC a publié, ce lundi 20 mars 2023, une synthèse des six rapports publiés durant sa sixième phase d’analyse des évolutions du climat (2014-2022). Le constat est implacable, sans place au doute. Le changement climatique est d’origine humaine. Ses effets sont déjà présents, et toucheront rapidement un humain sur trois. La planète ne restera habitable pour l’humanité que via des changements profonds. Les émissions de gaz à effet de serre doivent être réduites de moitié d’ici 2030 – alors qu’elles continuent d’augmenter.
Un nouveau pavé dans la marre, au sens propre comme au figuré. Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a publié, ce lundi 20 mars 2023, un épais rapport (10 000 pages), synthèse des six rapports publiés durant ce sixième cycle d’évaluation, dont il marque le point final.
Il compile les enseignements des trois volumes du rapport d’évaluation publié ces deux dernières années :
- celui du groupe I, sur la physique du changement climatique, qui dressait en août 2021 le constat d’une crise climatique qui s’aggrave partout et à des niveaux sans précédents ;
- celui du groupe II, sur l’adaptation, qui détaillait en février 2022 les impacts déjà réels et à venir du changement climatique et les façons de s’y préparer ;
- celui du groupe III, sur l’atténuation, qui pointait en mars 2022 les solutions à mettre en œuvre pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre.
Le rapport publié ce lundi reprend également les enseignements des rapports spéciaux que les Nations Unies avaient commandé au GIEC (celui d’octobre 2018 sur les conditions pour rester sur une trajectoire de réchauffement de +1,5°C et ceux de l’été 2019, sur la dégradation des sols et sur les conséquences du réchauffement climatique sur les océans et la cryosphère (ensemble des glaces à la surface du globe terrestre)).
Le GIEC tire (une énième fois) la sirène d’alarme…
Ce nouveau texte comporte également un résumé à l’intention des décideurs de 37 pages. Il balaie tout doute d’emblée : « les activités humaines, principalement par les émissions de gaz à effet de serre qu’elles émettent, ont sans équivoque causé le réchauffement climatique ». Ce réchauffement est évalué à 1,1°C par rapport à l’ère pré-industrielle. Et les conséquences sont déjà là. « Ce sont ces changements étendus et rapides dans l’atmosphère, l’océan, la cryosphère et la biosphère », pointe le GIEC.
« À court terme, chaque région du monde devrait faire face à de nouvelles augmentations des aléas climatiques », s’alarme le groupe d’expert. « Entre 3,3 et 3,6 milliards de personnes vivent d’ores et déjà dans des régions très vulnérables », peut-on lire dans le texte.
Le rapport contient aussi un inévitable appel à l’action. Il rappelle qu’il faudrait, pour maintenir la Terre vivable pour l’humanité, baisser de moitié les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030. Et ce, alors que ces dernières continuent d’augmenter…
Le GIEC en appelle, une nouvelle fois, au courage politique. « Il existe de multiples façons, réalistes et efficaces, de réduire les émissions de GES et s’adapter aux impacts inévitables du changement climatique. Et elles sont accessibles dès à présent », plaide le rapport. Sera-t-il pour autant écouté ? Rien n’est moins sûr, une fois encore…