Allemagne : Annalena Baerbock présente les lignes directrices de sa « politique étrangère féministe »
Le 1er mars 2023, la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, va dévoiler les lignes directrices de sa « politique étrangère féministe ». Centrées sur des actions concrètes, elles entendent prendre en compte la lutte contre les discriminations dans toutes les composantes de la diplomatie. Un changement en profondeur des pratiques, dont l’Allemagne se veut le porte-drapeau.
L’expression est inscrite noir sur blanc dans l’accord de coalition du gouvernement d’Olaf Scholz. L’Allemagne doit se convertir à une sa « politique étrangère féministe ». Et c’est la ministre des Affaires étrangères Annalena Baerbock qui doit mettre en musique cette évolution.
Der Spiegel, le journal de référence en Allemagne, a eu accès à un document de 41 pages. Il servira de bases à la présentation, par Annalena Baerbock, des douze lignes directrices de cette « politique étrangère féministe », le 1er mars 2023. Le but avoué est de « briser les structures de pouvoir établies », qui oppriment toutes les minorités. La problématique dépasse donc celle des femmes et du sexisme.
« La politique étrangère féministe n’est pas synonyme de pacifisme »
La ministre des Affaires étrangères souhaite pour cela s’adjoindre une ambassadrice dédiée. Son rôle sera de « développer les lignes directrices et veiller à leur mise en oeuvre ». Les propositions seront toutes concrètes, et pas de simples déclarations d’intention.
Le « réflexe féministe » doit donc irriguer toute la diplomatie allemande. « Dès le recrutement, nous vérifions si les candidats disposent de compétences en matière d’égalité des sexes et de diversité », indique ainsi le document. Ce virage doit se sentir dans les chiffres, avec une égalité femme-homme visée dans tous les poste-clés de la diplomatie, à commencer par la direction des ambassades. Seules 27% d’entre elles sont actuellement tenue par des femmes.
Le document rappelle enfin que cette nouvelle direction ne signifie pas pour autant un changement de doctrine diplomatique. « La politique étrangère féministe n’est pas synonyme de pacifisme », rappelle le document. Les positions très fermes d’Annalena Baerbock sur le soutien militaire à l’Ukraine, en contraste avec les hésitations de son chancelier Olaf Scholz, en sont la meilleure preuve…