Israël prêt à envoyer des armes à l’Ukraine ?
L’évolution du conflit en Ukraine, avec une aide militaire de l’Iran à la Russie de Vladimir Poutine, ainsi que l’absence d’un accord sur le nucléaire iranien pourraient faire bouger la position israélienne sur le soutien à apporter à l’Ukraine. Jusqu’ici, Israël apportait une aide uniquement humanitaire à Kiev. Durant sa visite à Paris, Premier ministre d’Israël Benyamin Netanyahu a avoué réfléchir à la possibilité d’envoyer des armes à l’Ukraine.
Les lignes géopolitiques autour du conflit en Ukraine continuent de bouger. Jusqu’ici, Israël condamnait l’invasion russe de l’Ukraine, et soutenait le pays envahi par de l’aide humanitaire. Mais, craignant de froisser la Russie de Vladimir Poutine, dont les troupes sont toujours massivement installées en Syrie, qui partage une frontière avec Israël, Tel-Aviv refusait tout engagement militaire.
Le premier ministre d’Israël Benyamin Netanyahu admet « réfléchir » à fournir des armes à l’Ukraine
Mais le retour de Benyamin Netanyahu au poste de Premier ministre et l’évolution des positions iraniennes pourraient changer la donne. Téhéran a ainsi fourni des drones à l’armée russe, à la grande colère de Tel-Aviv. Dans le même temps, aucun accord n’a pu être trouvé pour encadrer l’énergie nucléaire en Iran. Et la perspective de voir le pays acquérir la bombe atomique à moyen terme incite Israël à plus de fermeté. Enfin, enlisée dans le conflit ukrainien, la Russie a dégarni le front syrien, et ne se risquerait probablement pas à une attaque frontale d’Israël.
Dans ces conditions, Benyamin Netanyahu pourrai changer de stratégie. Il a profité de sa visite en France, où il a rencontré le président Emmanuel Macron, pour accorder une interview à LCI. Le Premier ministre israélien y a dit « réfléchir » à fournir des armes à l’Ukraine, en particulier le système de défense antimissile Dôme de fer. Il a certes précisé qu’il ne s’agissait pas d’une « promesse définitive » et rappelé qu’il ne voulait pas d’une « confrontation militaire avec la Russie ».
La question iranienne semble d’ailleurs guider, plus que jamais, la diplomatie israélienne. Benyamin Netanyahu ne s’en cache pas. Et il espère compter, en la matière, sur le soutien de la France. « Nos points de vue convergent sur l’importance de prendre des mesures communes dans beaucoup de domaines pour empêcher l’Iran d’acquérir la bombe nucléaire. […] Nos points de vue sur l’Iran n’ont jamais été aussi proches », a-t-il ainsi déclaré.