Ce 19 janvier, le gouvernement espagnol organise un sommet France-Espagne à Barcelone. Il veut y voir un symbole de l’apaisement des tensions dans la région, après la déclaration d’indépendance annulée de la Catalogne en 2017. La levée des accusations de « sédition » contre l’ancien président de la région, Carles Puigdemont, réfugié en Belgique, était un geste d’apaisement vers les indépendantistes. Mais la colère populaire continue de couver, et pourrait provoquer des incidents.

« Ici, rien n’est terminé ». Le slogan est d’une clarté limpide. C’est le mot d’ordre que ce sont donné les indépendantistes catalans pour manifester, ce 19 janvier 2023, contre le sommet France-Espagne, qui se tient aujourd’hui à Barcelone. Toutes les organisations indépendantistes se sont ainsi donné rendez-vous au parc Montjui, en matinée. Même l’ERC, qui domine le parlement de la Catalogne et est pourtant fortement critiquée dans la plupart des manifestations indépendantistes, sera de la partie.

Pour les indépendantistes catalans, le sommet France-Espagne à Barcelone est une « provocation »

Le gouvernement espagnol a pourtant donné des gages d’apaisement aux Catalans. Le plus symbolique est la suppression dans le code pénal du délit de « sédition », remplacé par celui, moins grave, de « désordre public aggravé ». Cette modification, décidée par la coalition minoritaire de gauche menée par Pedro Sànchez, a mis fin l’accusation de « sédition » qui pesait sur Carles Puigdemont.

Le 12 janvier 2023, la cour suprême espagnole a donc officiellement abandonné les poursuites pour ce motif contre l’ancien dirigeant catalan. Mais Carles Puigdemont reste sous le coup d’accusations d’abus de moyens publics et de désobéissance. Il risque toujours jusqu’à 12 ans de prison s’il revenait en Espagne.

La communication du gouvernement espagnol sur la portée symbolique de ce sommet a également déplu aux indépendantistes. Le ministre de la Présidence Felix Bolaño a ainsi déclaré : « le processus souverainiste est achevé ». Ces mots ont mis le feu au poudre. « C’est une véritable provocation ! Sànchez utilise cet événement pour faire croire qu’il n’y a plus de problèmes en Catalogne : c’est un mensonge. Notre président légitime vit toujours en exil à Bruxelles, et il existe ici une majorité favorable à l’indépendance », a justifié Antoni Castella, proche de Carles Puigdemont.

La journée pourrait donc être tendue, voire explosive.