Publié le : lundi 16 janvier 2023

Pérou : tensions maximales, les manifestants convergent vers Lima

perou tensions maximales manifestants convergent vers lima - La DiplomatieL’état d’urgence a été déclaré au Pérou ce samedi 14 janvier 2023. Malgré les restrictions qu’il impose, la vindicte populaire ne faiblit pas. Les contestataires se sont donnés rendez-vous à Lima, la capitale, annonçant des journées d’action de grande ampleur pour ce début de semaine. Ils réclament la démission de la présidente Dina Boluarte et la dissolution du parlement. Pour l’instant, l’exécutif refuse en bloc ces revendications, et prône la fermeté.

La crise politique déclenchée par la destitution du président socialiste Pedro Castillo n’en finit pas de se prolonger au Pérou. Le 7 décembre 2022, le Parlement, orienté à droite, craignant qu’il cherche à le dissoudre, avait en effet éjecté le président du pouvoir. Sa vice-présidente Dina Boluarte avait récupéré son poste, conformément à la Constitution.

Mais, malgré sa volonté de se poser en rassembleuse, elle n’a pas convaincu la foule. Les manifestations réclamant un reset de la représentation nationale se sont durcies sans cesse depuis un mois. En tout, 42 personnes sont mortes dans des affrontements avec la police.

Malgré l’état d’urgence, les manifestants se sont donnés rendez-vous à Lima, et exigent de nouvelles élections au Pérou

La situation a atteint un tel niveau de tension que l’état d’urgence a été décrété, samedi 14 janvier 2022, pour 30 jours, à Lima et dans trois autres régions : les départements de Cuzco et de Puno (sud), et le port de Callao, près de Lima. Cet état d’urgence donne l’autorisation de recourir à l’armée pour le maintien de l’ordre. Il interdit aussi toute liberté de circulation et de réunion.

Mais cette annonce n’a pas calmé les ardeurs des contestataires, au contraire. Le mot d’ordre était de converger vers Lima et d’y organiser au moins deux jours de protestation intenses, ces 16 et 17 janvier 2023. Les revendications sont simples : démission de Dina Boluarte, dissolution du Parlement et tenue immédiate d’élections.

« Les manifestants arrivent déjà à Lima, nous exigeons que Boluarte démissionne et qu’ils ferment le Parlement immédiatement. Nous ne voulons plus de morts », indique aux Echos Jasmin Reinoso, 25 ans, infirmière d’Ayacucho.

L’exécutif, de son coté, se drape dans une posture de fermeté. Le chef de cabinet du gouvernement Alberto Otarola a traité les manifestants de « petit groupe organisé financé par le trafic de drogue et l’exploitation minière illégale, qui veut prendre le pouvoir par la force ». Il a ajouté que Dina Boluarte « ne démissionnera pas. Par sens de la responsabilité historique et parce que la démission de Dina Boluarte ouvrirait la porte à l’anarchie. Il serait irresponsable de la part de Madame Boluarte de partir au moment où le pays traverse ces problèmes ».

De quoi promettre un début de semaine explosif (et potentiellement sanglant) à Lima.

Réagir à cet article

XHTML: Vous pouvez utiliser les html tags: <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <s> <strike> <strong>

Newsletter

Les actus en vidéo