Etats-Unis : les cliniques pratiquant l’avortement en voie de disparition
Conséquence directe de l’abrogation, par la Cour suprême, de l’arrêt « Roe vs Wade », 42 cliniques pratiquant l’avortement ont fermé en 2022 aux Etats-Unis. Soit deux fois plus que l’année dernière. 28% des Etats américains ne disposent désormais d’aucune clinique pratiquant l’avortement.
Le dernier rapport de l’Abortion Care Network (ACN), une association américaine de prestataires de services d’avortement, est particulièrement inquiétant. Sur les onze première mois de 2022, 42 cliniques indépendantes pratiquant l’avortement ont fermé aux Etats-Unis. Essentiellement dans le Sud et le Midwest. C’est plus de deux fois plus que les 20 fermetures de 2021.
L’ACN y voit une conséquence directe de l’annulation, par la Cour suprême, de l’arrêt Roe vs Wade, au début de l’été. Cette décision a supprimé le droit constitutionnel à l’avortement. Elle laisse ainsi la liberté aux Etats d’établir la législation de leur choix sur l’IVG. Douze d’entre eux l’ont ainsi quasiment interdit. Les cliniques pratiquant l’avortement dans ces Etats ont pour la plupart fermé, certaines résistent, d’autres envisagent de se relocaliser.
Fermeture en chaîne des cliniques indépendantes pratiquant l’avortement aux Etats-Unis
Selon la Society of Family Planning, le nombre d’avortements légaux aux USA a baissé de 6% depuis la décision de la Cour suprême. Aujourd’hui, quatorze Etats ne disposent d’aucune clinique pratiquant l’avortement. Or, aux Etats-Unis, les cliniques indépendantes sont responsables de 55% des IVG. Les risques sont bien connus : naissances non-désirées, avec des conséquences sociales souvent dramatiques, tant pour les mères que pour les enfants, avortements illégaux, avec de considérables dangers médicaux…
Au-delà, l’ACN pointe un autre effet pervers de la fermeture de ces cliniques « pro choice », car elles proposaient également d’autres services pourfendus par les ultra-conservateurs et les ultra-religieux. « Lorsque nous perdons des cliniques, nous perdons également l’accès à un éventail complet de soins de santé reproductive, comme la contraception, la PrEP pour le VIH, et le parcours de transition des personnes transgenres », détaille la directrice adjointe de l’ACN, Erin Grant.
Cette évolution acte une scission encore renforcé entre les Etats les plus conservateurs et les plus libéraux sur ces questions.