Sommet de la ligue arabe : un semi-camouflet pour la diplomatie algérienne
L’Algérie voulait faire du sommet de la Ligue arabe, qu’elle organisait ces 1er et 2 novembre 2022, l’occasion de réaffirmer sa puissance diplomatique régionale. Mais, malgré le succès de la réunion dans son organisation, l’absence de nombreux chefs d’Etat de pays du Golfe (Arabie saoudite, Emirats arabes unis, Koweït, Oman, Bahreïn) et surtout, du roi du Maroc Mohammed VI, qui avait pourtant confirmé sa venue. Un coup dur, symboliquement, pour le président algérien Abdelmadjid Tebboune.
Pourtant, tout était réuni pour faire du sommet de la Ligue arabe, ces 1er et 2 novembre 2022 à Alger (le premier depuis 2019), un moment fort de retour au premier plan de la diplomatie algérienne.
« Il y a un momentum pour l’Algérie. Les prix des hydrocarbures ont augmenté, le pays est courtisé par quasiment tous les Européens pour son gaz, les Jeux méditerranéens organisés cet été à Oran ont été un succès, Emmanuel Macron est venu en août… Avec ce sommet, ils veulent montrer qu’ils sont de retour dans la cour des grands régionale », exposait avant la réunion une source diplomatique.
Sommet de la Ligue arabe : l’Algérie face aux défections des chefs d’Etat de l’Arabie saoudite, des Emirats et, surtout, du Maroc
Certes, la réunion s’est bien déroulé, et des représentants de tous les pays étaient présents. Mais le président algérien Abdelmadjid Tebboune espérait une venue en masse de chefs d’Etat de premier plan pour donner plus de poids à la conférence.
Mais, à une semaine du sommet, le président des Emirats arabes unis, Mohammed ben Zayed, et le prince héritier d’Arabie saoudite (dirigeant de facto du pays), Mohammed ben Salmane, ont annoncé qu’ils ne pourraient pas venir. Dans la foulée, d’autres souverains du Golfe se sont désistés : l’émir du Koweit, le roi du Bahreïn et le sultan d’Oman.
Mais l’absence la plus lourde de sens est bien celle du roi du Maroc Mohammed VI. Il avait pourtant confirmé sa venue bien en amont du sommet. Symboliquement, cet événement aurait pu marquer la reprise des relations diplomatiques entre Alger et Rabat. Mais son absence indique que le contentieux sur le Sahara occidental restait une pomme de discorde essentielle entre les deux voisins.
L’axe panarabe (voire panafricain) défendu par l’Algérie a forcément souffert de ces absences, face à des pays plus pragmatiques, et davantage prêts à des concessions pour maintenir de bonnes relations avec l’Occident.