A jouer avec le feu, Liz Truss est en train de se brûler
Contrainte de limoger son ministre des Finances, Kwasi Kwarteng, la nouvelle première ministre britannique Liz Truss a nommé à son poste Jeremy Hunt, un conservateur plus modéré, nouvel homme fort du gouvernement. Il va devoir résoudre une équation complexe : se rapprocher de l’équilibre budgétaire sans sacrifier la totalité du plan de baisses d’impôt de la cheffe du gouvernement. Qui joue clairement sa survie dans une semaine décisive.
L’empire du parti conservateur britannique est en train de s’effondrer. Le plan ultra-libéral de la nouvelle première ministre Liz Truss, avec baisses d’impôts massives et soutien aux factures d’énergie, n’a convaincu personne. Ni les libéraux, inquiets d’un déficit budgétaire abyssal. Ni les ultra-conservateurs, soucieux de stabilité. Et, bien entendu, aucun travailliste, les salariés et les plus modestes étant les grands absents de ce plan.
La position de la nouvelle cheffe du gouvernement est vite devenue intenable. Ce week-end, elle a fini par tirer la seule cartouche qu’il lui restait, en limogeant son ministre des finances, Kwasi Kwarteng. Avec un mandat de 38 jours, il bat un record de brièveté à ce poste.
Au bord du gouffre, Liz Truss se raccroche à Jeremy Hunt
Liz Truss a nommé Jeremy Hunt chancelier de l’échiquier. Ancien membre des gouvernements Cameron et May, c’est un conservateur modéré, attaché à l’orthodoxie budgétaire. Dans un bel exercice de rétro-pédalage, le gouvernement a déjà supprimé 20 milliards d’euros de baisses d’impôts.
Nouvel homme fort du gouvernement, Jeremy Hunt n’a que deux semaines avant que ne tombe le couperet des prévisions de l’Office for Budget Responsibility, l’administration chargée d’évaluer la crédibilité budgétaire des annonces gouvernementales.
« Les dépenses ne vont pas augmenter autant que ce que les gens espèrent et les taxes ne vont pas baisser aussi rapidement que ce que les gens pensent. Certaines taxes vont augmenter », a-t-il précisé ce dimanche.
Pour autant, la grande question reste de savoir s’il sera encore à son poste fin octobre. Le parti conservateur s’interroge en effet sur l’opportunité de destituer Liz Truss. L’option est crédible, mais le parti aura du mal à imposer un nouveau premier ministre sans en passer par des élections générales anticipées. Elections que les conservateurs perdraient très probablement…