Iran : la révolte contre le régime gagne en intensité
Déclenchée voici dix jours en Iran, les manifestations contre le port du voile et l’autoritarisme de la République islamiste gagnent un nombre croissant de villes et de régions, et tournent à la révolte populaire. Le contexte économique étant désastreux, cette contestation pourra-t-elle ébranler le régime ?
L’Iran vit actuellement sa plus grande contestation populaire depuis 2020, assurément. Peut-être même depuis 2009. Voici dix jours, la police des moeurs iranienne moleste une jeune femme, Mahsa Amini, pour port « inapproprié » du voile islamique. Elle succombe à ses blessures, et déclenche une révolte populaire, qui s’étend comme une traînée de poudre.
Durant le dernier week-end, 80 villes ont connu des manifestations réclamant plus de liberté, en particulier pour les femmes. Les deux-tiers des provinces du pays sont concernées. « Femme, Vie, Liberté ! », est le slogan majoritaire de cette révolte. Des femmes jettent leur foulard au feu, ou se coupent les cheveux. Des manifestants incendient des voitures de police, ou des bâtiments publics. A Téhéran, la foule a hurlé « mort au dictateur », en visangt l’ayatollah Ali Khamenei, 83 ans.
Iran : les manifestants espèrent que l’armée rejoindra la révolte pour le pouvoir autoritaire
La répression est elle aussi d’une grande violence. Les forces de l’ordre ont tiré à plusieurs reprises à balles réelles. Les pouvoirs publics iraniens reconnaissent 41 morts. Les ONG humanitaires en comptent une centaine.
L’Union européenne a condamné la répression « injustifiable » de « manifestants non violents ». A la tribune de l’ONU, le président américain Joe Biden s’est dit solidaire des « femmes courageuses d’Iran ». Mais l’exécutif iranien a, de son coté, appelé à ne faire preuve « d’aucune indulgence » vis-à-vis des manifestants.
Ces derniers ont commencé à appeler, ces derniers jours, les militaires à rejoindre la contestation. Leur seul espoir de voir le régime tomber est en effet d’entraîner tout ou partie de l’armée avec eux.