L’Arménie appelle la Russie à l’aide dans le conflit avec l’Azerbaïdjan
Depuis ce 13 septembre 2022, le conflit entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie a repris. Les affrontements, déclenchés par l’armée azérie, ont déjà fait plus de 100 morts. Le Premier ministre arménien, Nikol Pacinyan, a demandé l’activation de l’article 4 de l’Organisation du traité de sécurité collective (OTSC). Il prévoit que tous les membres de cette alliance, dont la Russie, apportent immédiatement un soutien militaire au pays attaqué. La Russie peut-elle pour autant déclarer la guerre à l’Azerbaïdjan ?
Voilà un dilemme diplomatique dont le Kremlin se serait bien passé. Alors que la contre-offensive éclair de l’armée ukrainienne se poursuit, Kiev ayant reconquis notamment pratiquement tout l’oblast de Kharkiv, l’Arménie vient d’appeler la Russie à l’aide.
Le pays est en effet de nouveau attaqué par son voisin l’Azerbaïdjan. Les affrontements auraient déjà fait plus de 100 morts, et le risque d’un nouvel embrasement dans le Haut-Karabagh est réel. Au point que le premier ministre arménien, Nikol Pacinyan, a décidé d’activer le redoutable article 4 de l’Organisation du traité de sécurité collective (OTSC).
La Russie va-t-elle respecter ses engagements et venir militairement au secours de l’Arménie face à l’Azerbaïdjan ?
Créée en 1992, cette alliance militaire regroupe plusieurs ex-républiques soviétiques, l’Arménie, le Kazakhstan, le Tadjikistan, le Kirghizistan, la Biélorussie et… la Russie. Or, l’article 4 du traité stipule qu’un pays attaqué par un autre état doit recevoir une aide militaire d’urgence des autres membres, sur le modèle de l’article 5 du traité de l’OTAN.
C’est seulement la deuxième fois que cette clause est activé. La première fois, c’était en début d’année 2022, par le Kazakhstan, pour faire face à une révolution-coup d’Etat, présentée comme une offensive extérieure. L’Arménie, la Biélorussie ou la Russie avaient envoyé des troupes sur place.
Mais cette fois, que va faire la Russie ? L’Arménie est un allié historique, et ne pas répondre à l’appel ruinerait la crédibilité de l’OTSC. Problématique vis-à-vis des autres membres, eux aussi dans la sphère d’influence russe.
Mais intervenir, ce serait s’opposer militairement à l’Azerbaïdjan (d’ailleurs membre de l’OTSC de 1992 à 1999). Or, le pays est soutenu militairement par la Turquie, un membre de l’OTAN proche du Kremlin, qui tente de jouer les médiateurs dans le conflit entre la Russie et l’Ukraine.
L’armée russe a-t-elle d’ailleurs seulement les moyens d’intervenir dans le Caucase ? Le choix de Moscou ressemble à un dilemme dont aucune sortie n’est confortable. Et c’est d’ailleurs le cas aussi pour tous les autres membres de l’OTSC…