Les trois principaux instituts économiques allemands ont revu à la baisse leurs prévisions pour 2023. Ils anticipent désormais tous une récession pour l’Allemagne, qu’accompagnera une inflation toujours galopante. Espérant une fin de la crise énergétique pour 2024, ils tablent sur un retour à la croissance à cette date.

Les prix de l’énergie vont bel et bien faire basculer l’Allemagne dans la récession, comme craint depuis le début de la guerre en Ukraine.

Ce sont du moins les prévisions des trois principaux instituts économiques d’Outre-Rhin. L’Ifo annonce une baisse de PIB de 0,3% en 2023, l’institut de Halle (IWH) anticipe une dégringolade de 1,4 %. Celui de Kiel (IfW) prévoit quant à lui un recul de 0,7 %.

L’Allemagne ne devrait pas éviter le stagflation, ce mélange de récession et d’inflation, en 2023

Dans le même temps, les trois instituts prévoient une poursuite de l’inflation en 2023, avec une hausse des prix comprise entre 8,7 % et 9,5 %. L’Allemagne devrait donc basculer dans la stagflation. L’Ifo estime même que le rattrapage insuffisant des salaires devrait provoquer une baisse de pouvoir d’achat d’environ 3%. Le plus fort depuis les années 1970.

Les trois instituts attribuent cette situation à la crise énergétique. Les tarifs actuels étant négociés pour des livraisons jusqu’en 2023, voire 2024, les prix sur les marchés de gros ne devraient pas baisser. Et, dans le même temps, les clients particuliers et entreprises devraient, pour la plupart, voir leur facture exploser. La majorité dispose en effet de contrats à prix garantis pendant un temps.

Reste à savoir comment le gouvernement va répondre à cette problématique. Les discussions en cours à Bruxelles pour trouver des mécanismes permettant de limiter la hausse des prix du gaz et de l’électricité pourraient jouer un rôle crucial. Mais le gouvernement allemand reste globalement bloqué dans sa logique ordo-libérale, et semble traîner des pieds à l’idée de réguler fortement les marchés de l’énergie.

Au niveau national, Olaf Scholz semble déterminé à limiter la hausse des salaires, pour éviter de rentrer dans une spirale inflationniste. Pas sûr que les syndicats et la population l’entendent de cette oreille…

En revanche, l’Ifo, l’IWH et l’IfW prévoient tous les trois un retour à la croissance en 2024. Pour peu que la crise énergétique ait été enrayée d’ici là…