Climat : les gaz à effet de serre au plus haut
Le nouveau rapport sur le climat de l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique, la NOAA, confirme les données récentes. Après un timide recul en 2020, les émissions de gaz à effet de serre sont reparties de plus belles en 2021. Les concentrations de CO2 atmosphériques sont à leur plus haut niveau depuis un millions d’années, avec une hausse vertigineuse en 150 ans. Et les conséquences sur le climat se font toujours plus pressantes…
75 milliards de dollars. Tel est le montant des dégâts estimés de l’ouragan Ida, qui a notamment ravagé la Louisiane et l’Etat de New-York. En 2021, 97 tempêtes tropicales ont été suffisamment violentes pour recevoir un nom. Soit « bien plus » que la moyenne des dix années précédentes.
Cette hausse de l’activité cyclonique n’est que l’un des effets déjà palpables du changement climatique en cours. En évoquant cet ouragan dans son dernier rapport, l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique, la NOAA, tente de mettre en évidence les coûts qu’une lutte efficace contre le changement climatique permettrait d’éviter.
La concentration de gaz à effet de serre atteint de nouveaux records : quel « monde d’après » au fait ?
Car pour le reste, le constat sur 2021 est décourageant. Le « monde d’après », c’est bien toujours le monde d’avant, mais en pire. Après une légère baisse en 2020, les concentrations de gaz à effet de serre dans l’atmosphère sont reparties à la hausse. Pour le CO2, elle atteint 414,7 parties par million (ppm, qui mesure le nombre de molécules du gaz sur un million de molécules d’air). Le niveau le plus haut depuis un million d’années. Et, surtout 50% de plus que dans l’ère pré-industrielle.
Car, rappelons, ce qui rend ce changement climatique dramatique, ce n’est pas la hausse de la concentration de CO2 ou des température, mais leur rythme effréné. De tels changements s’observent habituellement sur des milliers d’années. Mais les émissions anthropiques ont réussi ce tour de force en moins de 150 ans…
Ajoutez à cela une hausse vertigineuse des concentrations en méthane (qui reste moins longtemps dans l’atmosphère mais a un effet de serre beaucoup plus fort) et en protoxyde d’azote, et vous avez tous les ingrédients d’une catastrophe éminente qu’énonçait déjà le dernier rapport du Giec.
« Avec de nombreuses communautés touchées par des inondations qui ne se produisent que tous les mille ans, une sécheresse exceptionnelle et une canicule historique cette année, il est évident que la crise climatique n’est pas une menace future mais une chose à laquelle nous devons nous attaquer aujourd’hui », synthétise Rick Spinrad, administrateur de la NOAA.