L’Arctique se réchaufferait deux fois plus vite que prévu
Une étude publiée récemment par Nature, et mené par une équipe de recherche basée en Finlande et Norvège, montre que, depuis 1979, l’Arctique se réchauffe quatre fois plus vite que le reste du globe. Or les modèles utilisés jusqu’ici partaient sur une hypothèse d’un réchauffement deux fois plus rapide « seulement ». De quoi remettre en cause de nombreux modèles climatiques en cours… Et craindre des conséquences plus graves ou plus rapides que prévues.
Le pire n’est même par certain, vraiment ? Le réchauffement climatique pourrait s’emballer encore plus vite que prévu. C’est l’une des conclusions possibles d’une étude, publiée la très respectée revue Nature, ce 11 août 2022, et montrant, suivant son titre, que « Depuis 1979, l’Arctique se réchauffe quatre fois plus vite que le reste du globe ».
L’Arctique subit un réchauffement de 0,75°C par décennie, quatre fois plus que le reste du globe
Les chercheurs, basés en Norvège et Finlande, ont analysé les données satellitaires disponibles depuis 1979. Ils arrivent ainsi à la conclusion que, depuis cette date, l’Arctique connaît un réchauffement moyen de 0,75°C par décennie. Contre moins de 0,2 °C pour le reste du globe.
En 2019, le Giec estimait que l’Arctique se réchauffait deux fois plus vite que le reste du globe. En effet, la disparition des banquises et de la neige, particulièrement réfléchissantes (qui ont donc tendance à limiter le réchauffement en renvoyant les rayons solaires), provoque leur remplacement par de l’eau ou de la terre, qui captent davantage d’énergie solaire. Et donc accélèrent le réchauffement.
Le phénomène était bien connu, mais son ampleur semble bien plus grave que prévue. « J’ai été surpris que notre conclusion soit bien plus élevée que le chiffre habituel », a confié à l’AFP Antti Lipponen, l’un des coauteurs. Certaines zones ont même connu un réchauffement atteignant 1,25°C.
« A mesure que l’Arctique se réchauffe, ses glaciers vont fondre, ce qui aura une incidence globale sur le niveau des mers. Cela nous affectera tous », avertit Antti Lipponen.