Comment échapper à une catastrophe des plastiques dans les océans et cours d’eau ?
Un rapport alarmiste de l’OCDE indique que, sans action vigoureuse, plus de 1 000 millions de tonnes de déchets plastiques seront stockées au fond des rivières, lacs et océans d’ici 2060. Soit un triplement de la masse de déchets présents. Avec des conséquences désastreuses pour les écosystèmes. L’organisation pointe également des solutions pour échapper au pire.
L’OCDE a publié début juin un rapport sur la prolifération des plastiques dans le monde. Après avoir doublé en dix ans, leur quantité consommée annuellement devrait tripler entre 2019 et 2060. Passant ainsi de 460 millions de tonnes à 1 231 millions de tonnes. Les pays les plus pauvres devraient connaître une véritable explosion de cette consommation, avec une multiplication par 6,5 en Afrique subsaharienne et par 5,5 en Inde.
Dans les pays développé, cette part de devrait « que » doubler. Mais le total atteindra 238 kg par habitant en 2060. Contre 77 kg dans le reste du monde. L’OCDE estime qu’à cette date 17% des plastiques seront recyclés, contre 9% en 2019. 20% seront incinérés. Le reste sera entreposé dans des décharges, où 15% du total produit annuellement qui risquera de se retrouver dans l’environnement.
Vers un milliard de tonnes de plastique pour les océans et les lacs en 2060 ?
Au total, l’OCDE estime qu’en 2060, 44 millions de tonnes de plastique seront rejetés chaque année dans l’environnement. Lacs, cours d’eau et océans accumuleront à cette date plus de 1 000 millions de tonnes de déchets plastiques contre 353 millions aujourd’hui.
Pour éviter cette catastrophe, l’OCDE propose deux scénarios. Le premier, dit « d’action régionale », s’appuie exclusivement sur des politiques budgétaires et réglementaires des pays de l’OCDE. Les mesures proposés aux pays riches, les plus polluants, notamment fiscales, « pourraient faire baisser de près d’un cinquième la production de déchets plastiques et de plus de moitié les rejets de plastique dans l’environnement, sans avoir un impact substantiel sur le PIB mondial », juge l’OCDE.
Le second scénario suppose quant à lui une action mondiale, avec des mesures prises à l’échelle du globe. Il permettrait de « réduire les déchets plastiques d’un tiers et éliminer presque entièrement les rejets dans l’environnement ». Le premier scénario provoquerait ainsi une baisse du PIB mondial de 0,3%. Le second une baisse de 0,8%.