Le chorégraphe belge Jan Fabre condamné à 18 mois de prison avec sursis pour violence sexuelle
Accusé par douze anciennes danseuses de sa compagnie, le chorégraphe belge Jan Fabre, 63 ans, a été condamné, fin avril 2022, à 18 mois de prison avec sursis pour « violence, harcèlement ou harcèlement sexuel au travail ». Le parquet avait requis trois ans de prison ferme.
Le procès du chorégraphe Jan Fabre, figure majeure de l’art contemporain, s’est ouvert le 25 mars 2022. L’accusé a préféré ne pas se rendre à l’audience. C’est donc en son absence que douze anciennes danseuses de sa compagnie ont décrit sa gestion tyrannique de sa troupe.
Il humiliait régulièrement les danseuses, et aurait exercé auprès de certaines un chantage à caractère sexuel. Plusieurs ont raconté des séances de photos érotiques dirigées par le chorégraphe. Certaines s’achevaient par des rapports sexuels. La formule en vogue, à l’époque, aurait été « pas de sexe, pas de solo »…
Trois ans de prison ferme avait été requis contre Jan Fabre
Ce procès se tenait après une vague d’accusations de harcèlement sexuel contre le chorégraphe en 2018. Après trois ans d’enquête, l’auditorat du travail d’Anvers avait décidé de renvoyer Jan Fabre devant la justice pénale. Les témoignages des victimes ont été jugés « très crédibles » par la procureure. Cette dernière avait requis trois ans de prison contre Jan Fabre.
Son avocate de la défense, Eline Tritsmans, a reconnu le « fort caractère » de l’artiste. Mais elle a mis en avant l’idée que les « victimes » savaient que le travail avec lui était dur. Et a argué qu’elles étaient toutes consentantes aux rapports sexuels avec lui. « Il ne s’agit pas ici de mineures sans défense qui sont abusées, mais de femmes fortes, éduquées, qui choisissent d’aller faire de la danse radicale avec Jan Fabre », a plaidé Me Tritsmans. Un argument qui pourrait presque faire rire s’il ne donnait pas envie de vomir.
Fin avril 2022, le tribunal correctionnel d’Anvers a rendu son verdict. Il a condamné Jan Fabre, toujours absent, pour « violence, harcèlement ou harcèlement sexuel au travail » et « attentat à la pudeur », à 18 mois de prison avec sursis. Le tribunal a considéré qu’une partie des faits – les plus anciens remontaient à 2002 – étaient prescrits et a écarté les accusations de six des douze victimes présumées.
Le jugement indique que cette peine doit « faire prendre conscience » à Jan Fabre « de la gravité de ses actes ».