Règles budgétaires de l’Union Européenne : Moscovici plaide également pour une réforme
Ce 10 mai 2022, le premier président de la Cour de Comptes française, Pierre Moscovici, a appelé à réformer les règles budgétaires européennes, en privilégiant une approche « réaliste et adaptée » à la situation de chaque pays. Cette remise en cause du Pacte de stabilité est ardemment défendue par la France, l’Espagne et l’Italie. Pour l’heure, l’Allemagne continue de faire barrage et de défendre la rigueur budgétaire.
La réforme des règles budgétaires européennes demeure au coeur des débats sur l’avenir de l’Union. La crise du Covid-19 a mis le Pacte de stabilité sur pause, au moins jusque fin 2023. Pour rappel, il limite le déficit et la dette publique des Etats européens à respectivement 3% et 60% de leur PIB.
Mais plusieurs Etats, menés par la France, l’Italie et l’Espagne, plaident pour une réforme profonde de ces règles budgétaires. Ce 10 mai 2022, le premier président de la Cour de Comptes, Pierre Moscovici, a enfoncé le clou de la position française.
Pour Pierre Moscovici, les règles budgétaires européennes devront « être ajustées »
« La gouvernance économique européenne doit être repensée car elle a montré ses limites et ses déficiences au cours des 20 dernières années. Les règles budgétaires et notamment celles qui concernent la dette publique devront être ajustées », a affirmé l’ancien commissaire européen. Il a ainsi défendu la mise en place d’objectifs budgétaires « réalistes et adaptés à la situation de chacun des pays ».
« Il n’est pas raisonnable de demander aux pays les plus endettés de la zone euro de revenir à marche forcée vers les 60 points de PIB de dette », a complété Pierre Moscovici. Pour lui, le contexte actuel pousse en effet à maintenir « les dépenses de croissance et d’investissement ».
La crise du Covid-19 a poussé les Etats européens à investir pour soutenir leurs populations et leurs économies. De plus, « les gouvernements s’efforcent d’amortir les effets des hausses des prix de l’énergie et des produits alimentaires par un surcroît de dépenses et des réductions d’impôts », expose Pierre Moscovici. Enfin, la guerre en Ukraine encourage les gouvernements à augmenter leurs budgets de défense.
Autant de raisons de laisser aux Etats des marges supplémentaires dans leur politique d’investissement public et de dette. Reste que, pour réformer en profondeur les règles budgétaires européennes, se passer de l’accord de l’Allemagne semble difficile. Or, le ministre allemand des Finances Christian Lindner demeure un fervent défenseur de la rigueur budgétaire…