Le Mexique n’adopte pas la réforme du marché de l’électricité, premier échec pour le président Obrador
Le président du Mexique, Andres Manuel Lopez Obrador (ou AMLO), vient d’échouer, pour la première fois depuis son élection en 2018, à imposer une mesure. Le Parlement n’a pas adopté son projet de révision du marché de l’électricité. Une majorité qualifiée des deux-tiers était nécessaire. Les partis d’opposition se sont unis pour conserver la libéralisation de ce marché décidée en 2013.
Le très populaire président du Mexique, Andres Manuel Lopez Obrador, avait fait de la réforme du marché de l’électricité une priorité de souveraineté nationale. AMLO (son surnom) voulait annuler la loi de libéralisation décidée en 2013. Son projet de révision constitutionnelle voulait garantir 54% de ce marché à l’entreprise publique Commission fédérale d’électricité (CFE). Actuellement, cette part n’est que de 38%. 62% est donc réservé au secteur privé et aux entreprises étrangères.
La réforme du marché de l’électricité imposait les deux-tiers du Parlement du Mexique
Pour être adoptée, cette réforme avait besoin d’une majorité qualifiée, correspondant aux deux-tiers du Parlement. Soit 334 députés pour les 498 présents le jour du vote (sur 500). Le parti présidentiel Morena (Mouvement pour la régénération nationale) et ses alliés devaient donc trouver des soutiens dans l’opposition. Mais les trois principaux partis d’opposition ont décidé de s’unir dans un bloc baptisé « Va por Mexico », refusant à cette révision constitutionnelle. Les États-Unis avaient aussi fortement critiqué cette mesure, qui mettait selon eux en péril les investissements étrangers au Mexique.
Les débats furent long, plus de douze heures, et très houleux. Les élus Morena ont ainsi traités les membres de « Va por Mexico » de « traitres ». Au final, seuls 275 députés ont voté pour la réforme. La Constitution ne bougera donc pas. Les membres de « Va por Mexico » se sont levés pour chanter l’hymne national.
Certains analystes voient dans ce premier échec d’AMLO un rééquilibrage du pouvoir vers le Parlement. D’autres soulignent que le président conserve la majorité simple au Parlement. Il pourra donc faire voter la plupart des lois qu’il défend. Et qu’à la moitié de son mandat de six ans, son action demeure populaire.