La fin du corps diplomatique français actée au Journal Officiel
Ce 18 avril 2022, la disparition du corps diplomatique français, une des mesures phares de la réforme de l’administration publique voulue par le président Emmanuel Macron, a été actée par une publication au Journal Officiel. C’est la fin de la spécialisation à vie des diplomates. Une mesure critiquée, tant par les diplomates eux-mêmes que par l’opposition.
La fin d’un monde. Ce 18 avril 2022, la disparition du corps diplomatique français a été officialisée au Journal Officiel. Il s’agissait, avec la fin de l’ENA (devenue l’Institut national du service public, INSP, au 1er janvier 2022), de la mesure phare de la réforme de la fonction publique voulue par le président Emmanuel Macron.
La fin du corps diplomatique français : vers des carrières plus mobiles ou vers plus de « copinage » ?
Cette mesure marque donc la fin des carrières diplomatiques « à vie ». Le but est de basculer vers un corps administratif beaucoup plus large, favorisant les transferts d’un ministère à l’autre. «Après l’ENA, vous alliez dans un corps dont vous ne sortiez pas. Aujourd’hui, nos diplomates désirent varier les expériences. Au quai d’Orsay, vous pouvez avoir envie d’aller au ministère de l’Agriculture, puis revenir. Nous mettons en place deux mobilités obligatoires. Elles permettront d’élargir les compétences, sans détruire la diplomatie : ceux qui veulent rester diplomates toute leur carrière le resteront», expose un des conseillers de la ministre en charge de cette réforme Amélie de Montchalin.
Les diplomates actuels peuvent rejoindre ce nouvel ensemble interministériel. Mais rien ne les y oblige. Ils peuvent donc choisir de rester dans la diplomatie jusqu’à la fin de leur carrière. Pour autant, les diplomates français se sont montrés très critiques à son sujet. «La France sera donc le seul grand pays occidental sans diplomates professionnels. Une histoire de plusieurs siècles s’achève ainsi. La porte est désormais ouverte aux nominations à l’américaine», a ainsi écrit l’ancien ambassadeur de France à Washington, le très médiatique Gérard Araud.
L’opposition a également eu des remarques acerbes pour la réforme. Jean-Luc Mélenchon ou Marine Le Pen ont dénoncé un système qui risque de favoriser le « copinage ». Les députés socialistes avaient déjà publié une tribune, en janvier, critiquant cette décision.
«D’un côté, la France affirme sa volonté de projeter une diplomatie de très haut niveau partout dans le monde et dans le même temps, le gouvernement propose une restructuration administrative qui ne ferait que fragiliser un outil déjà performant. La diplomatie ne peut pas être une variable d’ajustement», précisaient-ils à l’époque.