Etat de droit : à peine réélu en Hongrie, Viktor Orbán sous le coup de sanctions européennes
Ce dimanche 3 avril 2022, Viktor Orbàn a été réélu à la tête de la Hongrie. Le Commission Européenne, qui attendait cette élection pour agir (ou non) contre les violations de l’état de droit en Hongrie, a donc lancé contre Budapest, ce 5 avril 2022, son nouveau dispositif de sanctions dans ce genre de situation. Au terme d’une procédure de quelques mois, la Hongrie pourrait se retrouver privée de tout financement européen.
A peine sa victoire proclamée, Viktor Obràn est retombé dans sa rhétorique anti-européenne. Réélu ce dimanche 3 avril 2022 à la tête de la Hongrie, il a immédiatement fustigé les « bureaucrates » de Bruxelles. Il a surtout traité le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, d’adversaire. Prouvant une fois encore qu’à choisir entre l’Europe et Moscou, il n’était pas certain d’où irait son allégeance.
Cette réaction a fait grincer quelques dents à Bruxelles. Viktor Orbàn n’a d’ailleurs pas reçu le traditionnel message de félicitation de la Commission Européenne après une élection législative victorieuse. Dans la foulée, ce 5 avril 2022, la Commission a décidé de tourner vers la Hongrie son nouveau dispositif sanctionnant les manquement à l’état de droit.
Le Hongrie sous le coup d’une privation de ses financements européens pour violation de l’état de droit
Ce dispositif est entré en vigueur au 1er janvier 2022. Mais la Commission Européenne a préféré attendre que la Cour de Justice Européenne se prononce sur le texte pour l’appliquer. Validé par la CJUE, le dispositif est donc conforme au droit européen. Il permet de priver un pays membre de tout financement européenne s’il ne respecte pas l’état de droit.
Depuis, la présidente de la Commission Européenne, Ursula von der Leyen, se tenait prête à sanctionner la Hongrie. Elle attendait simplement l’issue de l’élection. Une défait d’Orbàn aurait pu annoncer l’aube d’une nouvelle ère à Budapest. Surtout, l’annonce de ces sanctions risquaient de favoriser les discours anti-européens du premier ministre hongrois.
C’est devant le Parlement de Strasbourg et sous ses applaudissements qu’Ursula von der Leyen a donc annoncé mardi l’activation contre la Hongrie de ce mécanisme. Il mettra de six à neuf mois pour se déployer, sauf changement dans la politique du gouvernement hongrois. Une fois actif, il pourrait priver la Hongrie de jusqu’à 40 milliards d’euros de subventions.