Les États baltes cessent leurs importations de gaz russe
La révélation des crimes de guerre commis par l’armée russe contre des civils ukrainiens, notamment à Boutcha, ont décidé les États baltes à franchir un cap dans leurs sanctions. Jusqu’ici larges importateurs, ils ont décidé un embargo total sur le gaz russe à partir de ce mois d’avril 2022. La ministre allemande de la Défense exige l’ouverture d’une réflexion pour généraliser cette action à toute l’Union Européenne.
La découverte des corps de centaines de civils ukrainiens, sommairement exécutés par l’armée russe, dans la région de Kiev, notamment à Boutcha, a bouleversé la communauté internationale. Et a décidé les États baltes, Lituanie en tête, à renoncer aux importations de gaz russe.
Les États baltes décident « de rompre les liens énergétiques avec l’agresseur », en se passant de gaz russe
Une manoeuvre rendue possible par les choix énergétiques forts de la Lituanie. « Il y a des années, mon pays a pris des décisions qui nous permettent aujourd’hui, sans peine, de rompre les liens énergétiques avec l’agresseur. Si nous pouvons le faire, le reste de l’Europe peut le faire aussi ! », pointe le président lituanien Gitanas Nausėda.
La Lituanie s’est en effet dotée, voici une dizaine d’années, d’un terminal de gaz naturel liquéfié (GNL). Il a pris le nom de Klaipėda, ce qui signifie « Indépendance », et a permis au pays de faire tomber la part du gaz russe de presque 100% à 41,8% de ses importations en 2020. Les capacités du terminal sont par ailleurs suffisantes pour fournir les deux voisins baltes, l’Estonie et la Lettonie, dépendantes du gaz russe à respectivement 93% et 100% en 2020.
Dans le même temps, la ministre allemande de la Défense, Christine Lambrecht, a déclaré ce 3 avril 2022 que l’Union européenne devait débattre d’une interdiction des importations de gaz russe. « Il faut qu’il y ait une réponse. De tels crimes ne peuvent pas rester sans réponse », a-t-elle affirmé avec force.