La guerre en Ukraine augmente les risques mondiaux de famine
Les pays du G7 s’inquiètent des conséquences alimentaires de l’invasion russe de l’Ukraine. Ils pointent des risques accrus de famine, notamment en Afrique du Nord. Russie et Ukraine représentent en effet 15% de la production mondiale de blé, et 28% des exportations.
Certes, les conséquences énergétiques du conflit en Ukraine ont particulièrement agité l’Union Européenne ces derniers jours. Mais l’invasion de la Russie a aussi un impact direct sur les exportations de céréales de deux pays. Or, Russie et Ukraine représentent 15% de la production de blé mondiale, et 28% des exportations. Les prix du blé sur les marchés mondiaux ont d’ailleurs déjà dépassé les maximums de 2010 et 2011.
Rupture des exportations de blé d’Ukraine et de Russie : vers une explosion de la famine dans les mois qui viennent ?
Réunis ce 11 mars 2022, les ministres de l’agriculture des pays du G7 se sont inquiétés de cette situation. La famine pourrait selon eux provoquer des ravages dans les pays les plus pauvres dépendant des importations. L’Afrique est en première ligne, notamment le Nord du continent. L’Egypte importe par exemple les trois-quarts de sa consommation de céréales d’Ukraine et de Russie. Une dépendance qui monte à 80% pour la République Démocratique du Congo.
« Bon nombre de pays africains subissent déjà une grande insécurité alimentaire. Le Soudan, l’Ethiopie et toute la région de la Corne de l’Afrique sont en difficulté, ce que la flambée récente des prix des denrées alimentaires va accentuer », a d’ailleurs noté la directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva.
Face à cette situation, les pays du G7 se sont engagés dans une déclaration commune «à éviter tous les signaux et mesures restrictives qui limiteraient les exportations et entraîneraient de nouvelles hausses de prix». Ils appellent par ailleurs «tous les pays à maintenir ouverts leurs marchés alimentaires et agricoles et à se prémunir contre les mesures restrictives injustifiées à l’exportation».
Emmanuel Macron a appelé l’Union européenne à «redéfinir une stratégie alimentaire à l’égard de l’Afrique sans quoi plusieurs pays seront touchés par des famines dans les 12 à 18 prochains mois».
«Le G7 a la volonté d’assurer la sécurité alimentaire, notamment en Afrique du Nord, une zone qui dépend des arrivées de bateaux depuis la Mer noire, qui aujourd’hui, ne naviguent plus», a affirmé le ministère de l’agriculture français.