L’invasion de l’Ukraine pousse la Finlande (et la Suède) vers l’OTAN
En Finlande, l’invasion de l’Ukraine par la Russie a remis au centre des débats la possible entrée du pays dans l’OTAN. L’exécutif a d’ailleurs lancé une vaste consultation sur le sujet. Certains analystes estiment que la décision est déjà prise. La Suède se pose le même genre de question. Et les deux pays viennent d’augmenter leurs budgets militaires.
La Finlande partage 1 340 km de frontières communes avec la Russie. Durant la guerre froide, sa neutralité et sa démilitarisation étaient même devenues une doctrine : la « finlandisation ». Le pays n’a donc jamais adhéré à l’OTAN. Mais l’invasion de l’Ukraine par la Russie est en train de rebattre ces cartes.
La Finlande multiplie les consultations pour une adhésion à l’OTAN, suite au conflit en Ukraine
Le président Sauli Niinistö, proche des conservateurs, et la Première ministre sociale-démocrate, Sanna Marin, multiplient ainsi les consultations sur le sujet. « La situation est tellement exceptionnelle. Nous tentons de créer un consensus sur une vaste question », a précisé Sanna Marin. Mais certains analystes estiment que la décision a déjà été prise. Et validée par le président américain Joe Biden.
Autre pays nordique non-membre de l’OTAN, la Suède se pose également des questions. L’opposition de droite appelle ainsi à un abandon rapide de la non-alliance militaire. La première ministre social-démocrate, Magdalena Anderson, temporise, estimant qu’une adhésion à l’OTAN risquerait d’envenimer la situation. Mais le pays va augmenter son budget militaire, pour le porter à 2% dès que possible.
Dans le même temps, les deux pays, membres de l’Union Européenne depuis 1995 et, de ce fait, protégés par une clause de défense mutuelle incluse dans le Traité sur l’UE, se sont rapprochés des forces de l’OTAN. Ils ont également livrés des armes à l’Ukraine, tout comme la Norvège et le Danemark.
La neutralité historique de la Scandinavie semble donc de plus en plus remise en cause par le bellicisme de Vladimir Poutine.