Ukraine : l’Union Européenne enfin unie dans les sanctions contre la Russie
Ce 26 février 2022, les Etats de l’Union Européenne se sont entendus pour frapper la Russie des plus importantes sanctions financières possibles (exclusion des banques russes de Swift, gel des avoirs de la banque centrale russe). A ces sanctions s’ajoutent une importante activité diplomatique et des livraisons d’armes à l’Ukraine. Le tout dans une unanimité qui prouve que la guerre en Ukraine marque un tournant pour l’Europe.
Ce 24 février 2022, l’armée russe est entré sur le sol ukrainien. Les combats font rages depuis, avec une résistance ukrainienne plus forte qu’attendue coté russe. Les condamnations ont évidemment plu sur le Kremlin suite à cette offensive. Mais l’Union Européenne n’a pas tardé à passer des discours aux actes, avec une étonnante unité. Le but est clairement d’indiquer à Vladimir Poutine qu’il a franchi une limite inacceptable.
Ce samedi 26 février 2022, les dirigeants de l’Union Européenne se sont ainsi entendus pour exclure les banques russes déjà sous régime de sanctions du système de messagerie financière Swift (réduisant drastiquement leur capacité à agir dans le monde) et à saisir les avoirs de la Banque centrale russe. « Plus de la moitié des réserves de la Banque centrale vont être paralysées parce qu’elles sont conservées dans des établissements des pays du G7 », a précisé le chef de la diplomatie de l’Union Européenne (UE), Josep Borrell.
Sanctions financières sans précédent contre la Russie, livraisons d’armes à l’Ukraine, unanimité : changement de paradigme dans l’Union Européenne
L’Union Européenne va par ailleurs débloquer 450 millions d’euros pour fournir des armes à l’armée ukrainienne. Certains Etats pourraient même envoyer des avions de combat. « Un accord a été trouvé pour fournir des armements à l’armée ukrainienne pour une valeur de 450 millions et des équipements de protection et du carburant pour 50 millions. Tout cela sera couvert par notre « Facilité européenne pour la paix » et notre fonds intergouvernemental. C’est la première fois dans l’histoire que nous allons le faire », a précisé Josep Borrell.
Au début du conflit, certains ont critiqué les hésitations de plusieurs dirigeants européens face à Vladimir Poutine. Le premier ministre polonais, Tadeusz Morawiecki, avait par exemple dénoncé « l’égoïsme en béton » des Occidentaux.
Mais, ce même 26 février 2022, le premier ministre italien, Mario Draghi, et le chancelier allemand, Olaf Scholz se sont ralliés aux sanctions les plus dures. Même la Hongrie de Viktor Orbán, portant proche de Vladimir Poutine, a rejoint le mouvement. « Il doit être clair nous ne nous sommes jamais prononcés contre une proposition de sanctions, nous n’avons pas bloqué et nous ne bloquons rien », a déclaré le ministre hongrois des Affaires étrangères, Péter Szijjártó.
Cette unanimité, face à un conflit armé aux portes de l’Union, marque peut-être un changement de paradigme profond. La volonté de développer une force de Défense européenne semble d’ailleurs désormais consensuelle.