Le Parti Socialiste du premier ministre sortant António Costa a largement remporté les élections législatives du Portugal de ce dimanche 30 janvier. Avec 41,7 % des voix, il disposera en effet de 117 sièges au Parlement, sur 230. Soit la majorité absolue. De quoi laisser les mains libres au premier ministre pour gouverner, sans devoir transiger avec ses anciens alliés d’extrême-gauche.

Le message de soutien envoyé par la population portugaise à son premier ministre, António Costa, est limpide. En novembre 2021, les deux partis d’extrême-gauche membre de la coalition au pouvoir ont refusé de voter le budget proposé par le premier ministre. Le Bloc de Gauche et la coalition communiste-écologiste espéraient, par ce coup de pression, contraindre António Costa à gauchir encore sa politique.

Ils ont finalement provoqué des élections législatives anticipées, qui ont eu lieu ce 30 janvier 2022. Et la sanction électorale a frappé de plein fouet l’extrême-gauche, jugée responsable de ces élections. Le Bloc de Gauche passe ainsi de 19 à 5 députés. L’alliance communiste-écologiste de 10 à 6.

Avec une majorité absolue au Parlement du Portugal, António Costa aura les coudées franches

La droite espérait tirer les marrons du feu de cette querelle à gauche. Un temps en tête dans les sondages, le parti de centre droit PSD, échoue à 29 % des voix et 76 sièges. Un demi-échec pour son leader Rui Rio, ancien maire de Porto. L’extrême-droite progresse, le parti Chega disposant, avec 12 députés, du troisième contingent de la nouvelle assemblée.

Mais le grand vainqueur est bien le premier ministre sortant. Avec 41,7 % des voix, le Parti Socialiste disposera en effet de 117 sièges au Parlement, sur 230. Cette majorité absolue donnera les coudées franches António Costa pour mener sa politique. « Une majorité absolue, ce n’est pas le pouvoir absolu. C’est une responsabilité accrue, c’est la victoire de l’humilité et de la confiance pour la stabilité », a déclaré António Costa, conscient que les Portugais n’aiment pas voir trop de pouvoir concentré dans les mains d’une seule personne ou d’un seul parti.

La première décision d’António Costa devrait être de valider le budget 2022 retoqué à l’automne. Pour le reste, difficile de savoir quelle direction politique il pourrait prendre. Le début de son mandat avait été marqué par une politique fortement sociale (une hausse du salaire minimum), notamment sous la pression de ses alliés. Maintenant qu’il est seul maître à bord, quelle orientation va-t-il donner au pays ?