Crise ukrainienne et OTAN : statu quo diplomatique entre la Russie et les Etats-Unis
Une ultime entrevue, ce vendredi 21 janvier 2022, entre les chefs de la diplomatie de la Russie et des Etats-Unis, a achevé une nouvelle semaine de négociations sur la double question de l’Ukraine et de l’OTAN. Rien n’indique un rapprochement des positions des deux pays. Mais rien n’indique non plus qu’une rupture est proche. En attendant, 20 000 hommes de plus sont arrivés à la frontière entre la Russie et l’Ukraine.
Les positions russes et américaines restent toujours aussi inconciliables dans la crise ukrainienne. Mais sans basculer dans une escalade qui conduirait à une invasion par la Russie de son voisin. Même si Moscou a envoyé 20 000 soldats de plus à la frontière avec l’Ukraine. Portant le total à 120 000 hommes. La Russie a également programmé, cette semaine, plusieurs manoeuvres sur le territoire biélorusse, à proximité de la frontière avec la Pologne.
Difficile de ne pas y voir provocations et démonstrations de force. La dernière entrevue, en fin de semaine dernière, le 21 janvier 2022, entre le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, et son homologue américain, Antony Blinken, a seulement abouti à une promesse américaine de transmettre, sous forme écrite, des « idées » aux demandes de la diplomatie russe. Avant, éventuellement, d’envisager une nouvelle rencontre entre Vladimir Poutine et Joe Biden.
Face aux Etats-Unis, la Russie étend ses revendications sur la neutralisation de l’OTAN à l’Est de l’Europe
Pour le reste, rien de nouveau. La Russie a même étendu ses revendications. Non seulement Moscou réclame un gel de l’élargissement de l’OTAN à l’est, mais Sergueï Lavrov a précisé que la demande de retrait de toute troupe américaine ou de l’OTAN incluait, non seulement la Pologne et les Etats baltes, déjà explicitement mentionnés, mais aussi la Bulgarie et la Roumanie. Une annonce accueillie fraîchement par Bucarest et Sofia. Le Premier ministre bulgare, Kiril Petkov, a notamment rappelé « la souveraineté de son pays qui a fait son propre choix en rejoignant l’Otan ».
La Russie a par ailleurs répété qu’elle n’avait aucune intention d’envahir l’Ukraine. Antony Blinken a, quant à lui, répété qu’en cas d’invasion de l’Ukraine, les sanctions seraient « dévastatrices ». Et Moscou a aussi avancé quelques nouveaux pions en réclamant l’indépendance du Donbass, cette région ukrainienne russophone autonome de fait, et soutenu par des soldats russes sans écussons.