Lituanie : ostracisé par la Chine pour son soutien à Taïwan, le pays demande à l’Union Européenne plus de fermeté
Victime de sanctions commerciales de la Chine pour avoir reconnu Taïwan, la Lituanie demande à l’Europe un soutien plus affirmé. Présidant le Conseil Européen, la France veut accélérer la mise en place d’un mécanisme « anti-coercition » européen. Dans le même temps, Taïwan a annoncé un partenariat économique et un soutien financier à l’Etat balte.
La Chine a imposé de larges sanctions commerciales à la Lituanie. Le petit Etat balte de 2,7 millions d’habitants a en effet accepté l’installation sur son sol d’une représentation de Taïwan sous le nom de « Bureau de représentation de Taïwan ». Une reconnaissance inacceptable pour Pékin. En réaction, les autorités chinoises ont bloqué les exportations lituaniennes à leurs douanes. La Chine a aussi interdit l’importation de produits d’autres Etats membres de l’UE contenant des composants lituaniens.
La Chine utilise la coercition pour sanctionner la Lituanie de soutenir Taïwan
Gabrielius Landsbergis, ministre des Affaires étrangères de la Lituanie, a déclaré dans une interview au Financial Times que l’Europe devait «maintenant apporter une réponse très claire et affirmer que ce n’est pas une façon de traiter le marché intérieur ».
La Commission Européenne a justement créé en décembre 2021 un outil « anti-coercition ». Il doit permettre de répondre à une situation de ce type. Mais il n’a pas encore été validé par le Parlement et le Conseil Européen. La France, qui préside pour six mois le Conseil, pourrait faire de l’adoption de ce mécanisme une priorité.
Dans le même temps, la Lituanie a reçu un franc soutien économique et diplomatique de Taïwan. Taipeh a ainsi récemment annoncé la création d’un fonds d’un milliard de dollars (870 millions d’euros) pour soutenir des projets communs entre des entreprises lituaniennes et taïwanaises, une semaine après un premier fonds de 200 millions de dollars (176 millions d’euros) destiné à l’investissement en Lituanie. Taïwan a également accepté d’acheter de nombreux produits lituaniens bloqués aux douanes chinoises.