Ukraine : des négociations Etats-Unis / Russie sous haute tension
Ce 10 janvier 2022, les Etats-Unis et la Russie ont entamés à Genève des négociations pour trouver une solution à la crise en Ukraine. La Russie exige un gel des adhésions à l’OTAN et une neutralisation militaires des anciens membres du Pacte de Varsovie, sous peine d’envahir l’Ukraine. L’Occident menace de son coté Moscou de sanctions sans précédent en cas d’invasion.
La première journée des négociations entre Moscou et Washington, à Genève, ce 10 janvier 2022, n’a pas relâché les tensions. La Russie a groupé 100 000 soldats, appuyés par des équipements lourds (missiles, blindés, avions, hélicoptères, navires) aux frontières de l’Ukraine, qu’elle menace d’envahir si les Etats-Unis n’acceptent pas ses exigences, à savoir la signature de deux traités.
Le premier garantirait que l’OTAN n’accepterait plus jamais de nouveaux membres. Interdisant de fait les adhésions de la Géorgie ou de l’Ukraine. Le second traité imposerait un recul spectaculaire à l’Alliance Atlantique. En trois vagues, en 1999, 2004 et 2008, l’OTAN a effet accueilli la plupart des ex-pays satellites de l’Union Soviétique.
Crise en Ukraine : la Russie demande aux Etats-Unis que l’OTAN revienne « aux frontières de 1997 »
A ce sujet, le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov, qui dirige la délégation russe à Genève, a eu une phrase limpide. « Il est temps pour l’Otan de revenir aux frontières de 1997 », a-t-il affirmé. Une époque où l’OTAN n’avait pas encore intégré, entre autre, la Pologne, les Etats baltes, la Bulgarie, la Hongrie, la République tchèque, la Slovaquie ou la Roumanie. Sans aller jusqu’à l’exclusion de ces Etats, la Russie veut y interdire toute présence permanente de soldats américains. Soit une véritable neutralisation de l’Europe centrale et orientale.
Les Etats-Unis ont exclu tout engagement sur un retrait de ses forces du sol de ces pays. Ils veulent donc proposer à Moscou de « restreindre les activités militaires et les déploiements de missiles dans la région ». Ils manient également le bâton, rappelant qu’en cas d’invasion de l’Ukraine, la Russie s’exposaient à un risque de « confrontation ».
Certes, Washington n’interviendra pas militairement contre l’armée russe. Mais les Etats-Unis et leurs alliés instaureraient des sanctions économiques « dévastatrices et sans précédent », selon les mots du secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken. Le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, a évoqué un « coût très élevé pour la Russie » en cas d’invasion.