Publié le : vendredi 7 janvier 2022

Kazakhstan : face aux émeutes, le président autorise la police à tirer sans avertissement

kazakhstan-face emeutes president autorise police tirer sans avertissement - La DiplomatieDepuis le 5 janvier 2022, le Kazakhstan fait face à une contestation sociale sans précédent, où les manifestations anti-gouvernement se sont transformées en émeutes. Pour tenter de rétablir l’ordre, l’autoritaire président du Kazakhstan, Kassym-Jomart Tokaïev, a autorisé la police à tirer sur la foule sans avertissement.

En moins de deux jours, le Kazakhstan a basculé dans le chaos. Ce 5 janvier, des manifestations monstres se déclenchent, partout dans le pays, pour protester contre la hausse du prix du gaz. Rapidement, le mouvement populaire se transforme en contestation frontale du régime autoritaire du président Kassym-Jomart Tokaïev, successeur de Noursoultan Nazarbaïev, qui a régné sur le pays pendant trente ans, et qui conserve une influence cruciale sur la marche du pays.

Les manifestants demandent avant tout un changement de régime. Ils réclament aussi une élection des gouverneurs locaux qui sont actuellement nommés par le président. Les manifestants militent également pour l’arrêt des arrestations et du harcèlement des militants civiques.

Le président Kassym-Jomart Tokaïev a répondu en baissant le prix du gaz, en figeant celui de l’essence, et en limogeant la moitié de son gouvernement. Mais aussi par une répression de la contestation et une déclaration de l’état d’urgence. Dans la nuit du 5 au 6 janvier, la police a tiré sur les manifestants. La contestation s’est transformé en émeutes.

« J’ai donné l’ordre de tirer pour tuer sans avertissement » (Kassym-Jomart Tokaïev, président du Kazakhstan)

Le bilan actuel fait état, chez les manifestants, de plusieurs dizaines de morts, d’au moins un millier de blessés, et de 2 000 arrestations. Coté police, 18 morts et 748 blessés sont à déplorer. Appelé à l’aide par Kassym-Jomart Tokaïev, la Russie et ses alliés de l’Organisation du traité de sécurité collective (OTSC) ont annoncé jeudi l’envoi d’un premier contingent d’une « force collective de maintien de la paix » au Kazakhstan. Depuis le 6 janvier, des troupes russes sont déployées dans le pays.

Ce 7 janvier, lors d’une allocution télévisée, le président Kassym-Jomart Tokaïev a stigmatisé les « terroristes », qui « continuent à endommager les biens et à utiliser des armes contre les citoyens ». « J’ai donné l’ordre de tirer pour tuer sans avertissement » a aussi déclaré froidement le président du pays.

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