L’inclusion du nucléaire dans la taxonomie verte, un victoire diplomatique pour la France
Ce 31 décembre 2021, la Commission Européenne a dévoilé un texte finalisant la taxonomie verte, qui regroupe les énergies jugées durables, et donc éligibles aux investissements verts : il intègre le gaz naturel et, surtout, le nucléaire. Cette ouverture de l’atome aux financements durables est un effet direct d’un intense lobbying de la diplomatie française, qui avait pris la tête d’un mouvement défendant la mesure.
« Le projet de texte correspond à ce que nous souhaitions ». Le secrétaire d’Etat chargé des Affaires européennes, Clément Beaune, ne cache pas sa satisfaction. Ce 31 décembre 2021, la Commission Européenne a présenté aux Etats membres un projet de texte sur la taxonomie verte, incluant le gaz naturel et le nucléaire.
Cette taxonomie regroupe les énergies jugées durables, et qui sont donc éligibles aux financements verts. Certes, le nucléaire y figure sous conditions, notamment dans le temps. Les nouvelles centrales devront avoir déposé un permis de construire avant 2045. Les travaux de prolongation de réacteurs existants devront être validés avant 2040. Mais la France pourra bien relancer son programme nucléaire en bénéficiant d’aides européennes.
La France avait pris la tête d’une coalition d’Etats militant pour l’inclusion du nucléaire dans la taxonomie verte
Depuis plusieurs mois, la diplomatie française travaillait à cette inclusion du nucléaire dans la taxonomie verte. La France avait notamment pris la tête d’une coalition regroupant six pays de l’Est (Hongrie, Pologne, République tchèque, Roumanie, Slovaquie et Slovénie), qui avait réclamé avec insistance aux instances européennes de soutenir la place de l’atome dans la transition énergétique.
Certes, le texte proposé ne sera définitif que mi-janvier 2022. Mais tout porte à croire que le Parlement comme le Conseil Européen devraient le valider en l’état.