Au Chili, le candidat de l’union de la gauche, Gabriel Boric, a remporté la première élection présidentielle depuis qu’un référendum a acté la volonté populaire de changer de Constitution. Il l’a emporté au second tour contre le candidat d’extrême-droite José Antoinio Kast. Sa priorité est de mettre en place un véritable Etat providence.

Le changement de paradigme s’annonce complet. Jusqu’ici symbole du libéralisme triomphant, le Chili vient d’élire président un défenseur de l’Etat providence.

Certes, entre les deux tours de l’élection, Gabriel Boric, le candidat de l’union de la gauche, a mis un peu d’eau dans son vin. Il a indiqué qu’il prendrait en compte la réalité économique du Chili actuel, entre récession et inflation. Ses mesures le plus radicales ont été gommées.

Gabriel Boric élu président du Chili avec 54% des voix

Mais le programme de Gabriel Boric restait mille fois plus progressiste que celui de son adversaire, le candidat d’extrême-droite José Antoinio Kast. Il incarne en cela bien plus l’esprit du 18 octobre 2019, date du début de la contestation sociale.

Il l’a d’ailleurs emporté avec 56%, contre 44% à son adversaire, avec un taux de participation record. Gabriel Boric prendra ses fonctions le 11 mars 2022, pour un mandat de quatre ans. Il entend réformer en priorité le système des retraites et de la couverture santé, pour l’heure essentiellement aux mains du secteur privé.

Dans son premier discours post-élection, il a salué le travail de l’assemblée constituante, élue en mai 2021, les acquis sociaux et le mouvement féministe. Pour autant, il n’a pas de majorité au Parlement, élu le jour du premier tour de l’élection présidentielle. Gabriel Boric devra donc (encore) jouer des compromis pour parvenir à gouverner.