Irlande du Nord : les discussions entre le Royaume-Uni et la Commission Européenne patinent
Ce vendredi 5 novembre 2021, le ministre britannique chargé du Brexit, David Frost, et le vice-président de la Commission Européenne, Maroš Šefčovič, se sont une nouvelle fois rencontré à Bruxelles pour tenter de trouver un accord satisfaisant sur le cas de l’Irlande du Nord et de ses frontières avec la Grande-Bretagne. Sans succès, laissant planer la menace d’une sortie du Royaume-Uni du protocole.
Les négociations sur la sortie du Royaume-Uni de l’Union Européenne ont conduit à un compromis pour l’Irlande du Nord. Pour éviter le rétablissement d’une frontière sur l’île, risquant de fragiliser le processus de paix signé en 1998, les parties prenantes ont décidé, début 2021, de signer un protocole maintenant l’Irlande du Nord dans le marché commun et dans les frontières douanières de l’Union Européenne.
Mais ce protocole installe, de facto, la frontière entre la Grande Bretagne et l’Union Européenne en mer d’Irlande. Provoquant de graves difficultés d’approvisionnement pour l’Ulster. Les unionistes grondent également, craignant que la situation ravive les envies d’unification de l’île.
Irlande du Nord : une sortie britannique du protocole serait « un rejet des efforts de l’Union européenne pour trouver une solution consensuelle »
En octobre 2021, la Commission Européenne a donc proposé un allégement des contrôles phytosanitaires et des formalités douanières pour de nombreuses marchandises destinées à la seule consommation de l’Irlande du Nord. Mais Londres juge ce pas en avant insuffisant. Le Royaume-Uni veut renégocier l’accord, et menace de faire jouer l’article 16 du texte, qui autorise Londres à quitter unilatéralement le protocole.
Ce 5 novembre 2021, David Frost, le ministre britannique chargé du Brexit, a rencontré à Bruxelles le vise-président de la Commission Maroš Šefčovič. Mais, une fois de plus, ils n’ont pu se mettre d’accord. « Nous n’allons pas déclencher l’article 16 aujourd’hui, mais il est bien sur la table et ce depuis juillet. Le meilleur moyen d’éviter son déclenchement est de trouver un accord consensuel qui offre une solution durable », a asséné David Frost, pour mettre la pression sur la Commission.
Mais Maroš Šefčovič s’est également montré très offensif. « Nous entendons beaucoup parler de l’article 16. Il n’y a pas de doute sur le fait que déclencher cet article […] aurait de graves conséquences, pour l’Irlande du Nord car il se traduirait par de l’instabilité et de l’imprévisibilité », attaque le vice-président de la Commission. Maroš Šefčovič y verrait « un rejet des efforts de l’Union européenne pour trouver une solution consensuelle ». Et le déclencheur d’une (nouvelle) crise majeure entre Royaume-Uni et Union Européenne…