Publié le : mardi 2 novembre 2021

Pour tenir ses objectifs climatiques, la France peut difficilement se passer du nucléaire

objectifs climatiques france nucleaire - La DiplomatieLe 25 octobre 2021, RTE a remis à Emmanuel Macron, président de la République française, son rapport sur les scénarios de mix électrique pour atteindre la neutralité carbone en 2050. Le rapport est sans appel : certes, sans investir massivement dans les renouvelables, le pays ne pourra jamais tenir ses objectifs. Mais les scénarios avec construction de nouveau nucléaire sont à la fois les plus compétitif financièrement et les plus sûrs technologiquement.

Le gouvernement a commandé en 2019 un rapport à RTE sur les différents scénarios permettant d’atteindre la neutralité carbone en 2050. Le gestionnaire du réseau de transport d’électricité a remis ce rapport ce 25 octobre 2021 au président de la République.

Alors que la COP26 vient de s’ouvrir, ce rapport est sans ambiguïté. Pour décarboner tous ses usages, la France doit absolument s’appuyer sur l’électricité. Sa part dans le mix énergétique total doit passer de 25% en 2020 à 55% en 2050. En réduisant de 40% sa consommation d’énergie, la France limitera ses besoins à 645 TWh d’électricité à horizon 2050.

Pour assurer sa neutralité carbone en 2050, la France a besoin d’investir dans du nouveau nucléaire

RTE souligne qu’à cette date, les renouvelables représenteront au minimum 50% du mix électrique. La France n’a donc d’autres choix que d’investir massivement dans les EnR, éolien et photovoltaïque. Mais, dans le même temps, les scénarios les plus compétitifs, d’un point de vue économique et technologique, imposent la construction de nouveau nucléaire en France, via de 6 à 14 nouveaux EPR, et le prolongement des réacteurs actuellement en service jusqu’à 60 ans.

En effet, les renouvelables variables (éolien et photovoltaïque), s’ils présentent un coût de production réduit, imposent de lourds investissements pour assurer la stabilité du réseau électrique et sécuriser l’approvisionnement électrique. Sans être certain que des technologies de flexibilité et de stockage seront suffisamment matures pour assurer une part d’éolien et de photovoltaïque supérieure à 40%.

Le patron de RTE Xavier Piechaczyk demande donc au gouvernement d’agir, et vite. « Il y a urgence à décarboner nos usages, il y a urgence à électrifier l’économie car cela sert la décarbonation. Il y a aussi urgence à prendre les orientations sur notre futur mix électrique. Car plus tôt ces orientations seront prises, plus vite nous serons en ordre de marche vers nos objectifs climatiques. Si on ne les prend pas maintenant, on aura probablement du mal à être au rendez-vous de la neutralité carbone à horizon 2050, ou encore de la réduction des émissions de 55% d’ici 2030 que prévoit l’Union européenne », expose Xavier Piechaczyk.

 

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