Prix de l’énergie : l’Europe impuissante à trouver une réponse commune
Les prix de l’énergie, notamment du gaz naturel et de l’électricité, ont connu une spectaculaire augmentation ces dernières semaines dans l’Union Européenne. Face à l’urgence, les différents Etats membres déploient déjà des réponses à échelle nationale. Les dirigeants des 27 ont tenté de plus, lors du dernier Conseil Européen, de coordonner une réponse commune. Mais des divisions internes les ont empêché.
Les prix du gaz naturel ont flambé ces dernières semaines, provoquant de profonds remous sur les marchés de l’énergie. Dans l’Union Européenne, cette hausse a entraîné celle des prix de l’électricité, à cause des mécanismes du marché européen de l’électricité. Les différents Etats ont alors dû trouver, dans l’urgence, des réponses nationales. La France, par exemple, a récemment voté un « bouclier tarifaire », pour limiter les hausses de prix du gaz et de l’électricité cet hiver.
Le Conseil Européenne face à la hausse des prix de l’énergie
Les différents chefs d’Etats des 27 membres de l’Union Européenne se sont retrouvés, ces 21 et 22 octobre 2021, pour un Conseil Européen. Ils étaient donc très attendus sur cette question de la crise de l’énergie. Mais leur proposition-phare a été de recommander l’utilisation de mesures nationales proposées par la Commission Européenne mi-octobre.
Le Conseil a également demandé à la Commission Européenne d’étudier les marchés de l’électricité, du gaz et du carbone, pour vérifier qu’aucune irrégularité ou action anti-concurrentielle n’y aurait provoqué une hausse anormale des prix. Les dirigeants des 27 se sont également accordés pour chercher des solutions et mesures pour éviter, à moyen terme, qu’une telle situation se reproduise.
Mais ils n’ont pas pu trouver de consensus sur une action commune à court terme. Les positions sur ces questions sont en effet très contrastées. Certains (Espagne, France, Grèce) veulent rénover le marché européen de l’électricité, et notamment l’indexation de ses prix sur ceux du gaz. D’autres (Tchéquie, Pologne) veulent repenser le marché du carbone pour éviter que la spéculation le tire à la hausse sans raison. La Hongrie propose même renoncer aux ambitions climatiques de l’Union. D’autres enfin, France en tête, militent pour favoriser l’énergie nucléaire dans toute l’Union.
Difficile d’accorder des voix aussi discordantes. Pour l’heure, l’Europe a échoué à le faire.