Birmanie : l’Asean exclue l’homme fort de la junte de son prochain sommet
L’Association des nations d’Asie du Sud-Est (Asean) annonce qu’elle va exclure de son prochain sommet le général Min Aung Hlaing, qui dirige la Birmanie depuis le coup d’Etat qui l’a porté au pouvoir, en février 2021. Ce geste fort est la première sanction diplomatique contre la junte birmane depuis le renversement du gouvernement d’Aung San Suu Kyi.
Depuis le coup d’Etat du 1er février 2021, une junte militaire est au pouvoir en Birmanie. Des affrontements réguliers avec des civils ont déjà fait plus de 1 000 morts. La violence de cette répression devrait pousser la communauté internationale à agir. Mais pour l’heure, les réactions demeurent bien timides.
L’Asean, dont fait partie la Birmanie, tarde en effet à se positionner. En avril 2021, les autres pays de l’association (Indonésie, Brunei, Singapour, Malaisie, Cambodge, Thaïlande, Vietnam, Philippines et Laos) ont obtenu du général Min Aung Hlaing, leader de la junte birmane, qu’il valide un plan de paix en cinq points pour son pays, incluant notamment l’arrêt des violences, un dialogue entre les militaires et les représentants du pouvoir démocratique ou la réception d’un envoyé spécial de l’Asean.
Sous pression américaine, l’Asean hausse le ton face à la junte militaire de Birmanie
Mais aucune de ces promesses n’a été tenue. En réaction, l’Asean a finalement décidé, ce week-end, d’exclure Min Aung Hlaing de son prochain sommet, qui se tiendra du 26 au 28 octobre 2021. Une décision forte, qui a été salué par les soutiens d’Aung San Suu Kyi, l’ancienne cheffe du gouvernement incarcérée par les militaires. La junte, de son coté, a critiqué la décision de l’Asean de renoncer à son principe de non-ingérence dans les affaires intérieures.
Plusieurs Etats de l’Asean était d’ailleurs opposés à cette exclusion. Mais il semble que les Etats-Unis aient poussé de tout leur poids diplomatique pour provoquer cette décision. Or, l’Asean a besoin du soutien américain. Tant sur le front de la crise sanitaire et des vaccins, que sur la question chinoise. De quoi contraindre l’Asean à un peu de courage politique face à la junte birmane.