Publié le : vendredi 15 octobre 2021

Dîner Ouattara-Macron : renforcement des relations bilatérales

En France pour quelques jours dans le cadre d’une visite privée, le président ivoirien Alassane Ouattara a pu s’entretenir avec Emmanuel Macron, au cours d’un dîner organisé à l’Elysée. Crise politique malienne, sécurité en Guinée, tensions dans la sous-région, etc. l’occasion d’aborder de multiples sujets.

Entretien privé

Profitant d’un voyage privé en France, Alassane Ouattara a rencontré son homologue mardi 12 octobre dernier, à Paris. Quelques mois après leur dernière rencontre du 3 mars 2021, cet entretien avec Emmanuel Macron est le deuxième depuis la réélection du président ivoirien en octobre 2020. Pour de nombreux observateurs, la première rencontre post-électorale manifestait la validation par la France de l’élection présidentielle ivoirienne.

Aujourd’hui, ce nouvel entretien est perçu comme une affirmation des liens forts qui unissent les deux hommes, et par conséquent, les deux pays. “C’est le signe que les relations entre la Côte d’Ivoire et la France sinon entre Ouattara et Macron ont toujours été au beau fixe. C’est pareil pour les deux premières dames, Dominique Ouattara et Brigitte Macron, qui elles sont très amicales (…). D’ailleurs ces deux dames ont déjeuné ensemble le vendredi 8 octobre à Paris”, rapporte une source proche de l’Elysée.

Sujets sensibles à l’ordre du jour

Au menu de cette rencontre : processus de transition en Afrique de l’Ouest – notamment en Guinée Conakry et au Mali – situation politico-sécuritaire dans la sous-région, etc. Sur la question malienne, Alassane Ouattara a répété son opposition au déploiement de mercenaires russes affiliés au groupe Wagner. Pour lutter contre le terrorisme, l’homme fort ivoirien préfère d’ailleurs augmenter le nombre de soldats déployés au sein du contingent de la MINUSMA – aujourd’hui, 650 soldats sont basés à Tombouctou. Il réaffirme également sa position concernant la tenue du prochain scrutin malien, souhaitant, tout comme ses pairs de la CEDEAO, qu’il soit maintenu au 22 février prochain.

Position ferme également pour la Guinée, où Alassane Ouattara envisage la fin de la période de transition dans les six prochains mois avec, à l’issue, des élections pacifiques organisées sous l’égide de la communauté internationale. D’autant que le président Alpha Condé, renversé le 5 septembre dernier par les putschistes, est toujours entre les mains de ces derniers. Véritable chef politique et médiateur sur la scène internationale, Alassane Ouattara s’érige comme un moteur de stabilité dans une région empreinte de tensions politiques et sécuritaires.

Si les sujets internationaux ont monopolisé une grande partie du dîner, les deux hommes se sont également entretenus sur les enjeux ivoiriens, en particulier le statut juridique de l’Académie internationale de lutte contre le terrorisme (AILCT) ou encore la  finalisation de la mise en oeuvre du troisième Contrat de désendettement et de développement (C2D). A ce titre, le premier C2D (d’un montant de 630 millions d’euros) a permis d’améliorer l’accès à l’eau potable pour près de 600 000 Ivoiriens, et créé de l’emploi pour 2 000 jeunes. Il a, tout comme  le deuxième C2D (2015-2020) évalué à 1,125 milliard d’euros, porté sur six thématiques : développement urbain et assainissement, éducation et emploi, transports, agriculture, santé et justice.

Des relations bilatérales privilégiées

Les bonnes relations qu’entretiennent Alassane Ouattara et son homologue français participent également à l’entente cordiale entre les deux pays, sur un certain nombre de sujets. De la lutte antiterroriste aux multiples échanges commerciaux – la Côte d’Ivoire est le 1er partenaire commercial de la France au sein de la zone UEMOA et le 2ème en Afrique subsaharienne, après l’Afrique du Sud -, en passant par la coopération militaire – AILCT -, culturelle, technique ou encore scientifique – formation, éducation – , les deux pays bénéficient d’une relation basée sur des “liens historiques et d’amitiés”, comme le rappelait Emmanuel Macron lors d’une visite en Côte d’Ivoire en décembre 2019.

Une relation bilatérale renforcée également par l’annonce d’Emmanuel Macron le 8 octobre dernier – au cours du 28ème sommet Afrique-France -, de la restitution du tambour d’Ebrié. Un instrument utilisé comme un outil de communication entre les diverses tribus ivoiriennes, mais surtout, un objet hautement symbolique. Il s’agit d’un”geste fortement historique”, d’après les chefs traditionnels, alors que le “tambour parleur” (Djidji Ayokwe), actuellement conservé au Musée du Quai-Branly, avait été confisqué par les colons en 1916. “Nous remercions le président Macron et attendons une suite favorable”, a déclaré Clavaire Aguego Mobio, chef du peuple des Ebriés.

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