Publié le : jeudi 2 septembre 2021

Elections en Allemagne : un choix entre justice sociale et compétitivité ?

02 elections allemagne justice sociale competitivite - La DiplomatieA trois semaines d’élections législatives qui devraient désigner le(la) premier(ère) chancelier(lière) post-Angela Merkel, l’Allemagne demeure divisée, mais une alternance portant une coalition entre le SPD et Les Verts au pouvoir est un scénario de plus en plus plausible. Ces partis défendent notamment une politique économique plus redistributive, avec rétablissement de l’impôt sur les grandes fortunes, limitation des loyers et hausse du salaire minimum. Certains économistes pointent le risque de perte de compétitivité pour le pays.

« Après quinze années de prospérité attachée à renforcer les bases de la compétitivité allemande – et dans un contexte postpandémique qui renouvelle la question des inégalités -, l’Allemagne pourrait être amenée, après Merkel, à choisir la voie d’une fiscalité plus redistributive et moins favorable à sa compétitivité ».

Telle est la conclusion de l’analyse L’Allemagne après Merkel, livrée par les économistes Alexandre Robinet-Borgomano et Marion Van Renterghem pour l’institut Montaigne. En effet, si la campagne électorale des prochaines élections législatives en Allemagne peine à passionner les foules et à se centrer sur de vraies questions politiques, restant très centrée sur la personnalité des leaders des différents partis, les mesures économiques défendues par le SPD et Les Verts, menés respectivement par Olaf Scholz et Annalena Baerbock, pourraient marquer une vraie rupture pour le pays.

Vers un retour de l’impôt sur les grandes fortunes en Allemagne ?

Ils proposent en effet l’un et l’autre de rétablir l’impôt sur les grandes fortunes, abrogé depuis 30 ans, mais aussi d’encadrer plus strictement les loyers et de relever le salaire minimum à 12 euros dans tous les secteurs, à l’image de la mesure mise en place pour le secteur médical par le ministre des Finances du gouvernement Merkel, un certain… Olaf Scholz.

De quoi lutter contre les inégalités croissantes dans le pays, et surtout briser (en partie) le dogme de la compétitivité à tout prix, qui préside aux destinées de l’Allemagne depuis des années. Cela étant, même si le SPD et les Verts se maintiennent en tête des sondages et pourraient bien réussir leur pari d’une vraie alternance, pas de risque de voir l’Allemagne changer profondément de logiciel économique : Olaf Sholz a annoncé que le maintient d’un déficit zéro demeurerait sa priorité s’il était nommé chancelier…

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