Dans l’énergie, l’Union Européenne mise trop gros sur ses forêts pour 2050
Un rapport, remis à la Commission Européenne par le cabinet Material Economics, montre que l’Union Européenne a fortement surestimé les capacités de production d’énergie verte de ses forêts pour 2050. Les experts recommandent la mise en place d’un scénario beaucoup plus modeste.
La biomasse ne sera pas la solution miracle pour atteindre la neutralité carbone en 2050 en Europe. C’est du moins la conclusion d’une étude, remise à la Commission Européenne par le cabinet Material Economics, une société de conseil en gestion de ressources naturelles.
« L’Europe a considérablement surestimé » ses capacités en la matière, affirme le rapport. Les experts estime que les capacités que l’Union Européenne ambitionne d’atteindre en 2050 dépassent de 50 à 100 % l’offre qu’il sera possible de déployer de façon réaliste à cette date. Pour suivre ce scénario, il faudrait en effet rendre entre 35 et 40 millions d’hectares supplémentaires disponibles pour la production de biomasse. Impossible sans rendre la pression sur les forêts intenable.
Union Européenne : brûler le bois des forêts pour produire de l’énergie aura de moins en moins de sens en approchant de 2050
Les experts rappellent en effet que les forêts européennes sont déjà surexploitées. De plus, tout porte à croire que le prix du bois va fortement augmenter dans les années à venir. A part pour « quelques niches », choisies de manière « très sélectives », il ne sera plus rentable, dès lors, de le brûler pour produire de l’énergie, plutôt que de l’utiliser dans des activités à forte valeur ajouté, comme la construction, le textile ou la chimie.
Material Economics propose à la Commission d’adopter un scénario plus modeste. Il supposerait une augmentation de la production de la biomasse, tous secteurs d’activité confondus, de 20% d’ici 2050, en optimisant l’usage des terres déjà dédiées à cette activité.