Espagne : les neufs leaders indépendantistes catalans graciés par Pedro Sánchez
Ce lundi 21 juin 2021, le premier ministre espagnol Pedro Sánchez a validé la grâce des neufs leaders indépendantistes catalans actuellement emprisonnés. Par ce geste, il invite la Catalogne à l’apaisement. La mesure est saluée par la gauche et le monde économique. Mais le chemin vers la réconciliation nationale semble encore tortueux…
A la fin de l’année 2019, neuf anciens dirigeants de la Catalogne, à l’origine de la tentative de sécession de 2017, ont été condamnés par la justice espagnole à des peines de prison allant de 9 à 13 ans. Ce 21 juin 2021, le premier ministre espagnol, Pedro Sánchez, a décidé de leur accorder une grâce.
« Pour parvenir à un accord, quelqu’un doit faire le premier pas. Le gouvernement espagnol va faire ce premier pas maintenant », a ainsi déclaré le chef du gouvernement. La mesure sera validée aujourd’hui par un décret du Conseil des Ministres, puis ce mercredi par une signature du roi. Les neuf leaders devraient recouvrer leur liberté en fin de semaine.
En libérant les leaders indépendantistes catalans, Pedro Sánchez veut que l’Espagne retrouve « des millions de gens »
Par cette décision, Pedro Sánchez veut mettre la première pierre à une réconciliation nationale. Plus de 70% des Catalans étaient notamment favorables à cette libération. Les syndicats de dirigeants d’entreprise, tant en Catalogne qu’au niveau national, la soutenaient à également. « Les mesures de grâce sont bienvenues si elles conduisent à ce que les choses se normalisent », a ainsi déclaré le président de la confédération patronale CEOE, Antonio Garamendi.
La droite espagnol s’est, en revanche, montrée très critique avec le premier ministre. Elle l’accuse d’un simple calcul électoral, visant à assurer la stabilité parlementaire de son gouvernement, via le soutien des partis catalans et d’extrême-gauche.
« Nous allons sortir de prison neuf personnes, mais allons retrouver des millions de gens », espère Pedro Sánchez. Pour autant, les neufs leaders relâchés restent sur une ligne politique « dure ». Ils exigent toujours un référendum d’auto-détermination pour obtenir l’indépendance de la Catalogne. Le gouvernement Sánchez devra agir avec beaucoup de précaution sur ce terrain dans les mois qui viennent…