Chili : une assemblée constituante pour enfin changer d’ère ?
Mi-mai 2021, les électeurs chiliens ont voté pour élire une assemblée constituante de 155 membres, chargée de rédiger une nouvelle constitution pour le Chili, afin de rompre avec le modèle libéral hérité de la dictature d’Augustino Pinochet. Plus de la moitié des élus sont des indépendants, marquant une franche coupure avec la vie politique d’avant les soulèvements populaires.
Le Chili poursuit sa révolution de velours. En 2019, des soulèvements populaires ont fait vaciller le pouvoir en place. En 2020, un référendum actait la volonté du peuple chilien de changer de Constitution, pour remplacer l’actuelle, héritée de la dictature (1973-1990), et ancrant le pays dans un modèle libéral.
Mi-mai 2021, les chiliens ont voté pour élire les 155 représentants, dont 17 réservés aux 10 peuples autochtones, chargés de rédiger cette nouvelle constitution. Et les résultats de l’élection marquent une rupture totale avec la vie politique d’avant les soulèvements. La gauche réunit un peu plus de 30% des suffrages, la droite un peu plus de 20%, et ce sont les indépendants – acteurs, écrivains, professeurs, travailleurs sociaux, avocats – qui sont majoritaires dans cette assemblées constituante.
Au Chili, une assemblée constituante porteuse d’espoirs…
Si certains de ces indépendants militaient pour l’environnement, les droits sociaux, les peuples autochtones ou la lutte contre la pauvreté, aucun n’est affilié à un parti. « La force électorale des indépendants est beaucoup plus importante qu’on ne le pensait et cela confirme que les citoyens en ont assez des partis traditionnels », pointait Mireya Davila, de l’Institut des affaires publiques de l’Université du Chili.
L’assemblée comporte par ailleurs 77 femmes, et soutient l’espoir de tout le Chili d’un changement de paradigme. De quoi faire du pays un exemple de transition vers un nouveau régime, avec de nouvelles priorités et une nouvelle logique démocratique, mettant l’environnement, la justice sociale et le droit des peuples au centre de ses préoccupations ?