Israël – Palestine : après le cessez-le-feu, quelles lignes ont bougé ?
Le 20 mai 2021, Israël et le Hamas ont accepté le principe d’un cessez-le-feu en Palestine, après 11 jours de combats qui ont fait des centaines de morts. Au-delà du constat d’un temps de guerre bien moins meurtrier que le dernier en date, en 2014, ce conflit a renforcé certaines positions, aussi bien au niveau local qu’international.
Ce jeudi 20 mai 2021, un cessez-le-feu a été signé, en Palestine, entre Israël et le Hamas, mettant fin à onze jours de guerre qui ont provoqué 244 morts, dont 232 du côté arabe parmi lesquels 65 enfants, et des dizaines de milliers de déplacés.
Au niveau local, cette épreuve de force a renforcé la position du Hamas comme représentant de la volonté du peuple palestinien, tout en réduisant l’influence de l’Autorité Palestinienne et de son président, Mahmoud Abbas, qui a régulièrement semblé dépassé par les événement. A l’inverse, le nouveau chef de guerre du Hamas, Mohamed Deif, est devenu une figure incontournable, et se pose en garant du respect, par Israël, du cessez-le-feu.
L’Egypte et les Etats-Unis grands vainqueurs diplomatiques des derniers affrontements Israël-Palestine
Du coté d’Israël, le premier ministre Benyamin Netanyahu, qui devrait devenir chef de l’opposition dès qu’un nouveau gouvernement sera nommé, a réaffirmé sa capacité à mener la guerre et à défendre son peuple. L’armée israélienne, en revanche, ne sort pas grandie de cet épisode. Les militaires n’ont pas réussi à éliminer Mohamed Deif, et le dispositif de sécurité contre les roquettes palestiniennes a connu des failles, et plusieurs d’entre elles ont atteint le territoire palestinien.
Au niveau international, les grands gagnants sont l’Egypte et les Etats-Unis. La médiation égyptienne entre Israël et le Hamas a notamment validé la stratégie d’ouverture vers Israël du président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, et a joué un rôle clé dans la signature du cessez-le-feu.
De son coté, Joe Biden a fait pression auprès de Benyamin Netanyahu pour qu’il n’envoie pas de troupes au sol en Palestine (contrairement à 2014, où cette invasion avait provoqué plusieurs milliers de morts), et pour limiter au maximum les bombardements risquant de toucher des civils. Il a également obtenu du premier ministre israélien qu’il accepte un cessez-le-feu assez rapide.