Kosovo : le parti anti-corruption et anti-serbe d’Albin Kurti triomphe aux élections
Rupture complète dans le paysage politique du Kosovo : alors que les militaires qui avaient participé à la guerre d’indépendance, à la fin des années 1990, se maintenaient au pouvoir depuis cette date, c’est le parti d’Albin Kurti, en guerre ouverte contre la corruption et farouchement opposé à la Serbie, qui a triomphé aux élections législatives de mi-février 2021, avec 48% des voix.
Un véritable raz-de-marée. Le dimanche 14 février 2021, les élections législatives du Kosovo ont été largement remportées par le mouvement d’opposition Vetevendosje (VV), du leader nationaliste Albin Kurti, sur un programme de rupture, anti-corruption, anti-serbe, mais aussi anti-occidental.
VV a obtenu 48% des suffrages, devançant largement le PDK (17%), le parti des anciens commandants de la guerre d’indépendance contre la Serbie, qui dominait la vie politique depuis l’indépendance du Kosovo – effective à la fin des années 1990, cette indépendance a été reconnue en 2008 par les Etats-Unis et une majorité de pays de l’Union Européenne. Les relations entre le Kosovo, peuplé à 90% de musulmans, et la Serbie demeurent explosives, et bloquent en grande partie l’entrée de la Serbie dans l’Union Européenne.
Le VV d’Albin Kurti, anti-corruption et anti-serbe, devrait (enfin) prendre la tête du gouvernement du Kosovo
Après avoir remporté les deux précédentes élections législatives, mais avec une marge insuffisante pour empêcher une coalition opposée former un gouvernement, le VV a triomphé suffisamment largement pour se porter au pouvoir : « Cette élection était un référendum sur la justice et l’emploi, contre la corruption et la capture des ressources de l’Etat. C’est sans précédent dans le Kosovo d’après-guerre », s’est enthousiasmé Albin Kurti dans son discours de victoire.
La situation économique du Kosovo est désastreuse, avec notamment un taux de chômage de 50% qui pousse les jeunes à émigrer en Suisse ou en Allemagne.