Publié le : lundi 15 février 2021

Loi Climat et Résilience : le gouvernement face à une contestation majeure

09 loi climat resilience gouvernement contestation - La DiplomatieLa présentation au conseil des ministres de la loi Climat et Résilience, issue des propositions de la Convention Citoyenne pour le Climat (CCC), ce 10 février 2021, a provoqué une levée de boucliers, tant chez les ONG environnementales et de lutte contre la pauvreté, que chez une majorité des citoyens membres de cette CCC. L’exécutif est accusé de manquer d’ambition et de fermeté dans son action climatique.

Une semaine après avoir été reconnu coupable d’inaction climatique par le Tribunal Administratif de Paris, dans le cadre de « l’Affaire du Siècle », trois mois après les remontrances du Conseil d’Etat pour les mêmes raisons, l’Etat Français a fait à nouveau face à une contestation majeure de sa politique climatique.

« Ne privez pas notre pays de ce nouveau souffle dont il a plus que jamais besoin »

En cause, la loi Climat et Résilience, présentée ce 10 février 2021 devant le conseil des ministres, et censée inscrire dans un cadre législatif une moitié des 150 propositions de la CCC. « Alors que le débat parlementaire va débuter, nos organisations attendent de votre gouvernement et des représentants et représentantes de notre nation qu’ils redonnent vie à l’ambition initiale de ce projet de loi. Ne privez pas notre pays de ce nouveau souffle dont il a plus que jamais besoin », expose ainsi une centaine d’ONG et d’associations de lutte contre la pauvreté, dans une lettre ouverte au président Emmanuel Macron, le 8 février 2021.

« La loi Climat et Résilience manque tellement de muscle que je ne reconnais même plus nos objectifs de la CCC. Où est la grande victoire pour le climat ? Pourquoi se contenter de si peu ? », interroge un membre de la CCC William Aucant. « C’est un projet de loi qui se lit en regardant l’ensemble de l’action du gouvernement durant le quinquennat. Avec ce projet de loi, on apporte les derniers outils qui vont nous permettre de tenir nos engagements climatiques », s’est défendu le service de communication du premier ministre.

C’est sans doute le Conseil économique, social et environnemental (Cese) qui résume le mieux l’opinion générale, dans son avis sur le texte, rendu le 27 janvier 2021 : « Les nombreuses mesures du projet de loi, considérées une par une, sont en général pertinentes mais souvent limitées, souvent différées, souvent soumises à des conditions telles qu’on doute de les voir mises en œuvre à terme rapproché ». Le Cese estime notamment que l’interdiction de la location des passoires thermiques pour 2028 est une date beaucoup trop lointaine face à l’urgence climatique.

 

 

Réagir à cet article

XHTML: Vous pouvez utiliser les html tags: <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <s> <strike> <strong>

Newsletter

Les actus en vidéo