La BCE refuse de rembourser les dettes publiques provoquées par le Covid-19
Réagissant à une lettre publique d’une centaine d’économistes, publiées ce vendredi 5 février 2021 et demandant une annulation par la Banque Centrale Européenne (BCE) des dettes publiques engendrées par la pandémie de Covid-19, la directrice de la BCE, Christine Lagarde, a indiqué que ce remboursement était « inenvisageable ».
Ce vendredi 5 février 2021, plus d’une centaine d’économistes ont publié une lettre ouverte demandant à la BCE de rembourser les dettes publiques qu’elle détient, pour faciliter la reconstruction sociale et écologique après la pandémie de Covid-19.
Pour la BCE, « les dettes se gèrent dans le temps long »
«Nous nous devons à nous-mêmes 25% de notre dette et si nous remboursons cette somme, nous devrons la trouver ailleurs, soit en réempruntant pour faire rouler la dette au lieu d’emprunter pour investir, soit en augmentant les impôts, soit en baissant les dépenses», détaillent les économistes, dont Thomas Piketty (École d’économie de Paris), l’ancien ministre belge Paul Magnette et l’ancien commissaire européen hongrois Andor Lazlo.
La réaction de la BCE, par la voix de sa directrice Christine Lagarde, ne s’est pas faite attendre. Dès le 7 février 2021, elle déclarait dans le Journal du Dimanche qu’un tel remboursement est «inenvisageable» et serait «une violation du traité européen qui interdit strictement le financement monétaire des États».
«Cette règle constitue l’un des piliers fondamentaux de l’euro», a précisé l’ancienne directrice du FMI. «Tous les pays de la zone euro émergeront de cette crise avec des niveaux de dette élevés», précise Christine Lagarde. Mais «il ne fait aucun doute qu’ils parviendront à la rembourser. Les dettes se gèrent dans le temps long. Les investissements réalisés dans des secteurs déterminants pour l’avenir engendreront une croissance plus forte».