Publié le : mardi 19 janvier 2021

Les archives Mitterrand prouvent la responsabilité de la France dans le génocide au Rwanda

09 archives mitterrand responsabilite france genocide rwanda - La DiplomatieFrançois Graner, directeur de recherche au CNRS, a pu accéder à l’ensemble des archives sur la politique française au Rwanda, laissées par François Mitterrand aux Archives Nationales alors qu’il était encore Président de la République. Ces documents montrent que François Mitterrand et l’Etat français ont soutenu les militaires hutu, avant, pendant et après le génocide tutsi au Rwanda.

François Graner, physicien et directeur de recherche au CNRS, est un spécialiste du génocide rwandais, auquel il a consacré deux ouvrages. Il a, dans le cadre de ses recherches sur la responsabilité de l’Etat français dans les massacres des populations tutsi, demandé à accéder à l’intégralité des documents sur la politique de la France au Rwanda à partir de 1990, que François Mitterrand a déposé aux Archives Nationales durant son second mandat de Président de la République (1988-1995).

François Mitterrand a « soutenu avant, pendant et après le génocide des Tutsi, les extrémistes hutu »

Un protocole prévoyait que ces cartons ne puissent être ouvert que 60 ans après la fin de ce mandat, soit en 2055. Mais le Conseil d’Etat a accordé, en juin 2020, l’autorisation à François Graner d’accéder à ces archives. Ce qu’il y a découvert a largement conforté sa thèse : « ces pièces viennent consolider un puzzle qui montre que Mitterrand et un petit groupe de militaires (…) ont mené une politique qui a soutenu avant, pendant et après le génocide des Tutsi, les extrémistes hutu et les chefs de l’armée rwandaise », expose ainsi le chercheur.

« Ce soutien a été fait en connaissance de cause (…), c’est pour cela que cela s’appelle de la complicité de génocide », complète François Graner. Il ajoute que la France a, de plus, couvert la fuite des responsables du génocide et a même continué à fournir des armes aux autorités hutus après les accords d’Arusha le 4 août 1993. « L’intention de la France était de maintenir, à tout prix, le Rwanda dans la zone d’influence française », conclue le chercheur.

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