Biodiversité : un One Planet Summit 2021 en clair-obscur
Le quatrième One Planet Summit s’est tenu à Paris, essentiellement par visioconférence, ce 11 janvier 2021. Il était centré sur la question de la biodiversité, et a accouché de plusieurs mesures fortes. Mais la plupart n’étaient pas chiffrées, ce qui a provoqué des critiques des activistes écologistes.
La lutte pour le maintient de la biodiversité est, conjointement avec celle contre le réchauffement climatique, l’enjeu majeur de notre 21ème siècle. L’agenda de l’année 2021 est ainsi rempli de rencontres sur ces questions cruciales. Septembre : congrès mondial de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Novembre : 15e réunion de la Convention de l’ONU sur la diversité biologique (COP15), COP26 pour le climat, COP contre la désertification.
Ce 11 janvier 2021 se déroulait à Paris la première de ces conférences, le quatrième One Planet Summit. Consacré à la biodiversité, il déroulait ainsi son programme en quatre thèmes.
- Protection des écosystèmes terrestres et marins.
- Promotion de l’agro-écologie.
- Mobilisation des financements.
- Lien entre déforestation, préservation des espèces et santé humaine.
Au terme de cette rencontre internationale, essentiellement par visioconférence, plusieurs Etats ont pris des décisions fortes. Le Costa Rica, la France et le Royaume-Uni ont réussi à rallier une cinquantaine de pays dans leur coalition s’engageant à protéger 30% de leurs territoires. L’Alliance pour la préservation des forêts tropicales et humides a également gagné quelques soutiens. Et une nouvelle coalition (six pays) a vu le jour, pour protéger la Méditerranée de la surpêche.
« La perte de biodiversité est une menace pour notre sécurité alimentaire, nous rend vulnérable aux pandémies et minera tout progrès pour stabiliser le climat”
Mais aucune de ces décisions n’a débouché sur des engagements contraignants ou des financements. Seule la Grande muraille verte, contre la désertification du Sahel en Afrique, a été dotée de 11,8 milliards de dollars.
La conférence a donc laissé les activistes écologistes sur leur faim. Si Avaaz souligne que “les dirigeants mondiaux commencent à se réveiller et à réaliser que la perte de biodiversité est une menace pour notre sécurité alimentaire, nous rend vulnérables aux pandémies et minera tout progrès pour stabiliser le climat”, l’ONG estime aussi que protéger 30% des territoires ne va pas assez loin. Greta Thunberg a commenté le sommet d’un long tweet répétant dix fois l’expression « blabla »…
Le président français Emmanuel Macron lui-même a reconnu qu’au niveau international, aucun des objectifs fixés pour la décennie écoulée en termes de protection de la biodiversité n’a été atteint. Tout en insistant sur l’intérêt de rencontres de ce type pour faire changer les lignes.