Guinée : le procès de Beny Steinmetz pour corruption s’est ouvert à Genève
Ce lundi 11 janvier 2021, le procès de l’homme d’affaire franco-israélien Beny Steinmetz s’est ouvert à Genève. Le tribunal correctionnel accuse l’ancien diamantaire de « corruption d’agents publics étrangers et de faux dans les titres » pour obtenir la concession de la mine de fer de Simandou, en Guinée, l’une des plus importantes du monde.
A la fin des années 2000, le président de la Guinée, Lansana Conté (au pouvoir de 1984 jusqu’à sa mort, en 2008), décide de retirer au groupe anglo-australien Rio Tinto l’exploitation du gisement de fer de Simandou, l’un des plus importants au monde. Il la confie au groupe Beny Steinmetz Group Resources (BSGR), spécialisé dans les ressources naturelles et l’immobilier.
Beny Steinmetz accusé d’avoir passé un « pacte de corruption » avec l’ancien président de la Guinée Lansana Conté
C’est à cause de ce changement de concession que le dirigeant de BSGR, l’homme d’affaire et ancien diamantaire Beny Steinmetz, comparait depuis le 11 janvier 2021 devant le tribunal correctionnel de Genève. Le parquet estime en effet qu’un « pacte de corruption » a été passé à ce moment entre Beny Steinmetz, ses représentants en Guinée, le président Lansana Conté et la quatrième épouse de ce dernier, Mamadie Touré. L’accusation parle de pots de vin à hauteur de 10 millions de dollars (8,2 millions d’euros).
Après son élection à la présidence de la République de Guinée, en 2010, Alpha Condé (réélu à l’automne 2020) a décidé de remettre de l’ordre dans les concessions minières accordées par son prédécesseur. Il retire notamment l’exploitation de la mine de Simandou à BSGR en 2014. Après des années de bataille juridique, la présidence guinéenne parvient à un accord avec Beny Steinmetz. BSGR renonce à sa concession, en échange d’un abandon des poursuites pour corruption.
Mais cette accord conclu en Guinée n’invalide pas la procédure en cours en Suisse. Beny Steinmetz conteste cependant les accusations du parquet : « nous plaiderons son innocence », a affirmé à l’AFP son avocat Marc Bonnant. Le verdict n’est pas attendu avant deux semaines.