Publié le : lundi 21 décembre 2020

Corée du Sud : le boycott des produits japonais fragilise certaines marques

11 coree du sud boycott produits japonais - La diplomatieLe passé colonial du Japon en Corée du Sud continue de fragiliser les marques japonaises sur la péninsule coréenne. Victime directe du boycott des produits japonais, l’enseigne Uniqlo vient de fermer son magasin à l’entrée du quartier touristique de Séoul, en Corée du Sud. Et aucune pacification n’est en vue entre les deux pays…

L’ambivalence des relations entre la Corée du Sud et le Japon continuent de faire d’importants dégâts économiques. Le contentieux entre les deux pays est fort, et renvoie à l’époque où le Japon occupait la péninsule coréenne, entre 1910 et 1945. Récemment, les autorités coréennes ont condamné plusieurs groupes industriels japonais à verser des dédommagements aux Coréens victimes de travaux forcés pendant cette période coloniale. Pour ce faire, les autorités judiciaires ont ordonné la saisie d’avoirs de ces groupes en Corée du Sud.

En réaction, Tokyo a décidé de stopper ses exportations de certains matériaux pour micro-processeurs, en invoquant, officiellement, des raisons de sécurité. Cette mesure de rétorsion commerciale a provoqué des vagues d’indignation dans la population coréenne, et un appel au boycott des produits japonais à l’été 2019.

Le boycott des produits japonais provoque la fermeture du magasin Uniqlo géant de Séoul, en Corée du Sud

Ce boycott touche fortement la majorité des marques japonaises. Les bières Asahi ont pratiquement disparu de Corée du Sud, Nissan s’est retiré du marché, et, le 14 décembre 2020, c’est la marque de vêtements bon marché Uniqlo qui a annoncé la fermeture de son magasin de Séoul, situé à l’entrée du quartier touristique de Myeongdong, pour fin janvier 2021. A son ouverture, cette boutique géante réalisait un chiffre d’affaire quotidien correspondant à 1,5 million d’euros. Privé d’acheteurs coréens, le magasin survivait grâce aux touristes étrangers. La crise du Covid-19 a achevé de vider la boutique de clients, précipitant sa fermeture.

Seuls les produits japonais uniques continuent de se vendre, et même très bien, en Corée du Sud, notamment dans le secteur des jouets (les Tamagoshis de Bandai) ou des jeux vidéos (les PS5 de Sony, les jeux Nintendo). Mais, pour les autres, la situation ne devrait pas se détendre. Le 11 décembre 2020, un tribunal coréen a confirmé la saisie des actions que le japonais Nippon Steel possédait dans le groupe coréen PNR pour financer les dédommagements. Tokyo continue par ailleurs de refuser de participer au sommet trilatéral Chine-Japon-Corée du Sud programmé pour 2021.

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