Publié le : mardi 15 décembre 2020

Pologne : la mobilisation contre l’interdiction de l’avortement ne faiblit pas

10 pologne mobilisation contre interdiction avortement - La DiplomatieEntamée le 22 octobre 2020, quand le Tribunal Constitutionnel de Pologne a jugé l’interruption volontaire de grossesse contraire à la constitution en cas de malformation du foetus, la mobilisation publique en faveur de l’avortement reste toujours aussi vive en Pologne. Ce dimanche 13 décembre, plusieurs milliers de manifestants ont traversé Varsovie pour se rendre jusqu’au domicile du vice-premier ministre, Jaroslaw Kaczynski.

Une nouvelle manifestation a secoué Varsovie, pour défendre le droit à l’avortement, ce dimanche 13 décembre 2020. Plusieurs milliers de personnes sont descendues dans la rue, essentiellement des femmes et des jeunes, pour protester contre l’arrêté du Tribunal Constitutionnel du 22 octobre 2020. Les manifestants se sont approché du domicile du vice-premier ministre, Jaroslaw Kaczynski, l’homme fort du gouvernement, jugé responsable de l’arrêté. La foule a également réclamé la démission de l’exécutif.

Quand le Tribunal Constitutionnel interdit (pratiquement) l’avortement en Pologne

Le parti ultracatholique Droit et justice (PiS), au pouvoir depuis 2015 et dont Jaroslaw Kaczynski est le président, a en effet réformé les hautes instances judiciaires, plaçant à leur tête des ultracatholiques convaincus. Le droit à l’interruption volontaire de grossesse était déjà limité en Pologne, il n’était pas considéré comme un moyen de contraception. Mais, le 22 octobre, le Tribunal Constitutionnel a considéré que l’IVG en cas de malformation du foetus (soit l’écrasante majorité des avortements pratiqués en 2019 en Pologne) était contraire à la Constitution. Dans les faits, l’avortement n’est plus autorisé qu’en cas de viol, d’inceste ou de mise en danger de la vie de la mère.

Depuis la publication de l’arrêté, la mobilisation est continue, des manifestations ont lieu tous les week-end. La majorité de la population polonaise est en effet opposée à la remise en cause du droit à l’IVG. Ce qui rend la situation particulièrement complexe est que cette quasi-interdiction de l’avortement n’est pas une loi ou une décision gouvernementale (que le PiS pourrait casser), mais un arrêté d’un Tribunal Constitutionnel théoriquement indépendant du pouvoir exécutif, et dont les arrêts ne peuvent être cassé par le gouvernement, sous peine de violer l’Etat de Droit…

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