Publié le : lundi 14 décembre 2020

Europe : le mouvement antivaccin va-t-il ruiner les efforts de santé publique ?

De récents sondages, un peu partout en Europe, montrent qu’une part importante des populations (de 20 à 40%) a l’intention de refuser les vaccins anti-Covid-19, quand ils seront disponibles. Un effet direct des régulières campagnes médiatiques visant à discréditer les consensus scientifiques et médicaux, au profit de théories aux relents complotistes. Cette situation inquiète très fortement les autorités sanitaires.

« Plusieurs personnes vont refuser ces vaccins. Si c’est le cas, on n’aura rien réglé, le virus restera en circulation. La mouvance antivaccin est de plus en plus forte, partout en Europe », expose le Dr Mario Bucci, président de la Société italienne d’oto-rhino-laryngologie et de chirurgie cervico-faciale.

Des sondages récents montrent en effet une montée inquiétante de la défiance contre les vaccins, nourrie par le relativisme épistémologique que véhiculent de nombreux médias aujourd’hui (et plus encore les réseaux sociaux), qui nie la solidité des consensus scientifique et présente comme valable des théories fantaisistes, soutenues par des arguments biaisés ou faux. Point d’orgue de cette désinformation antivaccin : l’idée selon laquelle les vaccins anti-Covid-19 seraient un moyen, pour les groupes technologiques américains, d’implanter des nanotechnologies dans le corps des individus pour les contrôler à distance ! Avec, une nouvelle fois, Bill Gates dans le rôle du cerveau de l’affaire…

« Les gens ont perdu confiance dans le système »

La France est ainsi championne d’Europe du mouvement antivaccin, avec 39% des sondés qui refuseraient un vaccin anti-Covid19 si on le leur propose. 21% des Italiens, 20% des Allemands et des Britanniques feraient de même.

En Suède, 39% de la population « hésiterait » à se faire vacciner. « Nous avons un pays qui a pourtant les plus forts taux de vaccination, avec 95 % d’adhésion en général. Nous aurons sept millions de doses, et pensons vacciner la population dès janvier ou février. Les gens ont perdu confiance dans le système. Et ceux qui ont déjà eu la COVID pensent qu’ils n’ont pas à être vaccinés. Or, nous avons déjà observé plus de 150 cas de réinfection », se désole la Dre Heidi Stensmyren, présidente de l’Association médicale suédoise et de l’Association médicale mondiale.

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